24 janvier 2019 | Local, Naval

Davie souhaite une «grappe maritime»

JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Le Soleil

En prévision du passage du premier ministre du Canada dans la capitale vendredi, deux joueurs de l'industrie maritime du Québec dressent leurs demandes à Justin Trudeau en lien avec la Stratégie nationale de construction navale. Si rien n'est fait, de l'expertise et des emplois sont en danger.

Chantier Davie souhaite que le Québec s'inspire de l'Europe pour faire évoluer sa stratégie navale. L'entreprise demande au gouvernement provincial de mettre sur pied une grappe maritime qui «permettrait de générer des milliards de dollars en retombées économiques», a appris Le Soleil.

Dans un document présenté à l'occasion des consultations prébudgétaires, Davie dresse le portrait de sa situation ainsi que ses prévisions pour les années à venir. Si rien n'est fait, le chantier maritime de Lévis pourrait connaître de nouveau des jours sombres entre 2019 et 2020. Période où le carnet de commandes est presque à sec.

De 1331 travailleurs en 2017, Davie sert de gagne-pain aujourd'hui à environ 200 personnes. Rappelons qu'au moment où le groupe Inocea, nouveau propriétaire, a pris les commandes en 2012, il n'y avait qu'une poignée de salariés, notamment des agents de sécurité et des employés d'entretien.

Pour éviter d'autres problèmes de santé, Davie propose de faire du Québec un centre d'excellence pour l'Arctique spécialisé dans une niche de technologies et de classes de navires. Davie lance comme idée la création d'une grappe maritime, comme on retrouve en Finlande, en Norvège, aux Pays-Bas, en France et en Italie.

«L'avantage concurrentiel d'une grappe maritime réside dans son intégralité et ses connexions, dans ses connaissances et compétences avancées ainsi que dans sa spécialisation régionale», notent des responsables du chantier maritime. «Les fournisseurs qui font affaire avec l'industrie maritime, même s'ils ne sont pas traditionnellement liés à celle-ci, augmentent considérablement leurs opportunités d'exportation», ajoutent-ils.

Ces derniers estiment que le Québec possède actuellement tous les ingrédients pour créer une grappe maritime prospère. «Davie a construit le premier traversier au GNL en Amérique du Nord, Chantier Forillon a construit le premier traversier à piles en Amérique du Nord et Terragon de Montréal est le leader mondial des technologies de déchets marins écologiques».

Stratégie maritime

Pour y parvenir, Davie demande toutefois au gouvernement provincial de faire davantage pression sur Ottawa afin que le Québec obtienne sa juste part des 100 milliards $ investis dans la Stratégie nationale de construction navale. L'organisation réitère que ses rivaux n'ont toujours pas livré la marchandise.

L'entreprise de Lévis juge que 23 % de la cagnotte de 100 milliards $ aiderait à faire de la province un leader à l'international. Un montant qui générerait «50 milliards $» en retombées économiques pour le Québec sur une période de 20 ans et qui assurerait le maintien de 8000 à 12 000 emplois directs et indirects.

«Munie d'une telle base, la chaîne de valeur de la construction navale au Québec pourrait rivaliser avec les grands pays constructeurs navals européens», fait valoir Davie. «En 2016, la grappe maritime norvégienne a rapporté plus de 9,7 milliards $, a atteint une création de valeur de 2,7 milliards $ et a employé 18 000 personnes.»

En décembre dernier, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion visant à appuyer la croisade du chantier maritime. Québec, qui reconnaît ainsi l'expertise de l'entreprise, réclame qu'Ottawa ajuste sa Stratégie nationale de construction navale et octroie, à court terme, à Davie un contrat pour un second navire ravitailleur de la classe Resolve.

Cet accord qui vise la construction du navire Obelix pour la Marine royale canadienne — son jumeau l'Asterix avait coûté 650 millions $ — pourrait agir comme bouée de sauvetage et assurer du boulot à 1500 travailleurs.

Sans le feu vert pour la construction de ce nouveau navire, Davie ne cache pas que certaines périodes pourraient être plus difficiles, et ce, même si des contrats ont récemment été signés.

Contrat mal présenté

Dans son document, la direction du chantier maritime affirme que le contrat de 610 millions $ lui étant octroyé par Ottawa pour la construction de trois brise-glaces pour la Garde côtière a été «faussement présenté».

«En réalité, la vaste majorité de ce montant a servi à l'achat des navires déjà construits à l'étranger, et non pas pour les travaux ni pour des emplois au chantier».

Quant aux travaux annoncés pour l'entretien des 12 frégates de la classe Halifax de la Marine royale canadienne, des contrats de 7 milliards $, Davie rappelle que ces chantiers ne commenceront que vers la fin 2020 et que le travail sera réparti entre les trois grands joueurs au pays, Davie, Irving Shipyards (Halifax) et Seaspan Shipyards (Victoria).

«Les intervalles entre les travaux pour chacun de ces trois navires peuvent atteindre jusqu'à 9 mois. Cette charge de travail sporadique n'est pas suffisante pour maintenir le plus grand chantier naval canadien ni pour assurer des emplois stables et de valeur aux travailleurs de près de 900 entreprises locales», prévient Davie.

https://www.latribune.ca/actualites/le-fil-groupe-capitales-medias/davie-souhaite-une-grappe-maritime-afc7b5ef4a1d96e31263d006e57e7b8a

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Les gouvernements du Canada et du Québec injectent chacun 13 millions de dollars dans le projet, et le solde provient des partenaires privés qui comprennent la société montréalaise Télésystème Espace inc. - l'actionnaire majoritaire de NorthStar C&T - et le groupe européen Space Alliance. Formé par Telespazio et Thales Alenia Space, Space Alliance est un partenariat stratégique unissant leurs sociétés mères Leonardo et Thales, deux importants acteurs de l'industrie aérospatiale d'Italie et de France. Ce montant de 52 millions s'ajoute aux 31 millions de dollars canadiens déjà contribué par les partenaires fondateurs canadiens et américains de NorthStar C&T. La plate-forme NorthStar, basée sur une constellation de 40 satellites, sera dotée de capacités de captation et de transmission hautement sophistiquées. NorthStar permettra de nouvelles percées en matière de gestion continue de l'environnement, notamment la détection de la pollution, l'évaluation de la santé des océans et des cours d'eau planétaires, l'amélioration de la productivité de l'agriculture, la prévention des feux de forêt, et la surveillance des pipelines d'hydrocarbures pour éviter les déversements et la pollution. Déployés en orbite autour de la Terre, les capteurs de la plate-forme NorthStar assureront aussi le suivi des débris orbitaux pour réduire les risques de collision et protéger les satellites et autres biens spatiaux de grande valeur. « Notre objectif ultime est de mieux outiller l'humanité pour préserver la santé de notre planète », explique Stewart Bain, chef de la direction de NorthStar C&T. « L'information fournie par NorthStar permettra aux citoyens, à l'industrie et aux gouvernements de mesurer et de gérer notre impact sur les ressources naturelles de la Terre, de manière à créer un monde plus durable, aujourd'hui et pour les générations futures. La contribution de Télésystème Espace, des gouvernements du Canada et du Québec, et de la Space Alliance est essentielle au succès de notre mission. » Selon le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique et ministre responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec, l'honorable Navdeep Bains, « le projet de NorthStar est un bon exemple de la capacité du secteur spatial canadien de stimuler la mise au point d'innovations transformatrices et de trouver des solutions à des problèmes concrets. L'investissement de notre gouvernement contribuera à maintenir la place du Québec à l'avant-garde des technologies de l'information de pointe, tout en créant de bons emplois pour la classe moyenne et en permettant à l'économie du pays de soutenir la concurrence à l'échelle mondiale. » « La croissance de l'industrie aérospatiale au Québec est directement liée aux efforts d'innovation des entreprises, selon Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie et de l'Innovation et ministre responsable de la région de Lanaudière. Notre gouvernement réitère son appui à l'essor de cette industrie essentielle à l'économie du Québec, en donnant les moyens à des entreprises novatrices de réaliser leurs ambitions. C'est pourquoi, le gouvernement du Québec est fier de soutenir le projet de NorthStar, qui engendrera de nouvelles expertises et des emplois de qualité dans le secteur de l'aérospatiale, mais aussi dans le secteur des technologies de l'information et des communications. » Dans une déclaration commune de Space Alliance, Luigi Pasquali et Jean-Loïc Galle, respectivement chefs de la direction de Telespazio et de Thales Alenia Space, se sont dits enchantés de ce partenariat stratégique : « Cet investissement dans la plate-forme NorthStar est parfaitement aligné à l'offre internationale de Space Alliance, et nous sommes convaincus que cette solution novatrice profitera à nos clients en répondant à leurs besoins prioritaires. » Les services commerciaux d'observation terrestre et de suivi des objets spatiaux sont des secteurs en croissance rapide, qui annoncent le futur de l'économie spatiale tant au Canada qu'à l'échelle mondiale. Lorsqu'elle sera entièrement opérationnelle, la plate-forme NorthStar créera quelque 400 emplois directs hautement qualifiés et environ 1 200 emplois indirects dans les domaines des mégadonnées et de l'analytique, et soutiendra l'expansion des industries de l'aérospatiale, de la conception de satellites et de capteurs, au Canada comme à l'étranger. Les données recueillies seront rendues disponibles par l'intermédiaire de la plate-forme AGILE (Applications for Global Innovation and Leadership) de NorthStar, en collaboration avec une communauté mondiale de développeurs d'applications. À l'échelle internationale, les différents centres AGILE alimenteront des groupes d'activité fondés sur les mégadonnées et l'analyse prédictive dans le but de créer la première génération d'applications intelligentes de protection de l'environnement. Comme le souligne le chef de la direction de NorthStar, le premier centre AGILE verra le jour à Montréal, au Canada. « En raison de son impressionnant bassin de professionnels des technologies de l'information, de l'intelligence artificielle et de l'aérospatiale, ainsi que de sa qualité de vie qui attire les candidats internationaux les plus prometteurs, Montréal représente la ville idéale où baser la plate-forme NorthStar », précise M. Bain. Le financement octroyé par le gouvernement du Canada comprend 9,5 millions provenant du Fonds stratégique pour l'innovation, et 3,5 millions offerts par Développement économique Canada pour les régions du Québec. Le gouvernement du Québec investit pour sa part 13 millions par l'entremise du Fonds du développement économique (FDE). Avec les montants annoncés aujourd'hui, NorthStar C&T a recueilli un total de 83 millions de dollars canadiens pour sa plate-forme NorthStar. À PROPOS DE NORTHSTAR Faisant appel à une constellation de 40 satellites équipés de capteurs hyperspectraux, infrarouges et optiques, la plate-forme NorthStar détectera et analysera en continu la chimie fine des objets sur la surface complète de la Terre. Gr'ce à une évaluation de données et une analyse prédictive sophistiquées, NorthStar fournira des résultats d'observation de la Terre avec une dimension, une précision, une richesse et une rapidité jamais vues auparavant. Les services de connaissance de la conjoncture spatiale offerts par NorthStar permettront d'identifier et de suivre plus de 300 000 objets en orbite autour de la Terre, qui sont classés comme débris spatiaux, et d'en prévoir la trajectoire. Cette avancée améliore considérablement les capacités actuelles de surveillance, et revêt une importance cruciale pour l'industrie satellitaire en expansion, exploitée par les secteurs public et privé. Les actionnaires fondateurs de NorthStar C&T comprennent Télésystème Ltée et KinetX Inc. Située à Montréal, la société de portefeuille des secteurs des médias et de la technologie Télésystème est un chef de file des télécommunications internationales et qui soutient des entreprises technologiques en démarrage et connaissant une forte croissance. KinetX Inc est une société d'ingénierie américaine spécialisée en dynamique orbitale et à l'origine du concept NorthStar. Télésystème Espace Inc., l'actionnaire majoritaire de NorthStar Ciel & Terre Inc., est une entreprise canadienne détenue conjointement par Télésystème Ltée et un affilié de Rogers Telecommunications Limited (RTL), créée pour aider à définir et appuyer le lancement de la plate-forme globale d'information sur l'environnement NorthStar. RTL est une société de portefeuille privée de la famille Rogers qui, conjointement avec des sociétés affiliées, contrôle Rogers Communications Inc., une des plus grandes entreprises de télécommunications et de médias au Canada. SOURCE NorthStar Earth & Space Renseignements : Site Web : northstar-data.com; Contact médias : Jean-Philippe Arseneau, 1 514 953-8597, jean-philippe.arseneau@northstar-data.com https://www.newswire.ca/news-releases/northstar-ciel--terre-inc-annonce-des-partenariats-et-un-financement-supplementaire-de-52-millions-de-dollars-pour-sa-plate-forme-globale-dinformation-sur-lenvironnement-700597551.html

  • Russian aggression and cyber-warfare key issues for Canada to confront: Sajjan

    16 novembre 2018 | Local, C4ISR, Sécurité

    Russian aggression and cyber-warfare key issues for Canada to confront: Sajjan

    HALIFAX — Defence Minister Harjit Sajjan says Russia's disruptive behaviour on the world stage is a key concern for Canada. Sajjan made the remark Friday at the opening of the Halifax International Security Forum, a three-day event that has attracted security experts and politicians from around the world. The minister cited Russia's annexation of Crimea and its aggressive posture toward neighbouring Georgia as examples of a worrisome trend. "The disruptive nature that Russia has taken, it goes against the rules-based order that we're used to," he told a news conference at a downtown hotel. He said the recent commemorations marking the 100th anniversary of the end of the First World War serve as a poignant reminder of the fragility of democratic institutions. "It's even more important now that nations act in a responsible manner; that we do not provoke," he said. "Unfortunately, because of the actions that Russia has taken, we do need to make sure we send a strong message of deterrence, and with NATO we are doing that." Canada has taken a particular interest in confronting Russia's use of so-called hybrid warfare, which blends conventional warfare and cyber-warfare to destabilize democracies, Sajjan said. Peter Van Praagh, president of the Halifax International Security Forum, said Russia's internal struggles have had an impact on the rest of the world. "Russia is a great country historically, but Russia is also a failing country, simultaneously," Van Praagh told reporters. "Russia is struggling with both of those things going on at the same time." On Saturday, a panel of experts will take part in a discussion titled: "Beijing's Cravings, Kremlin's Gremlins: Freedom's Foes." "Russia doesn't have the same advanced tools that Canada and NATO has," Van Praagh said. "Russia is using different tools to exert influence ... We can't allow Russia or any other country to interfere in the operations of domestic democracies." The conference, which has attracted 300 delegates from 70 countries, is being held in conjunction with a meeting of the NATO Parliamentary Assembly. Van Praagh also cited the end of the First World War 100 years ago, saying delegates to the conference will be keeping that key event in mind. "Looking at 1918 through the prism of 100 years is a good reminder of the cost of war," he said. "It is also a reminder of our responsibility to protect our democracy. The work of democracy is never quite complete." It's the fourth time Sajjan has attended the security conference as defence minister. He said other key issues that require delegates' attention include the conflicts in Syria and Yemen, ongoing political changes on the Korean peninsula and Canada's renewed role as an international peacekeeper. "For a decade, (the forum) has been the place to discuss global defence and security issues that define our times," he said. Among those invited to speak at the forum is U.S. Gen. Joseph Dunford, chairman of the Joint Chiefs of Staff. Dunford is the highest-ranking military officer in the United States and an adviser to President Donald Trump. The delegates to the forum are almost exclusively from democratic regimes. Michael MacDonald, The Canadian Press https://www.nationalnewswatch.com/2018/11/16/russian-aggression-and-cyber-warfare-key-issues-for-canada-to-confront-sajjan

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