26 octobre 2017 | International, Aérospatial, Sécurité

Le Symposium OACI sur l’identification des voyageurs souligne le rôle clé de l’aviation dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière

​Mme Liu, Secrétaire générale de l'OACI, a prononcé l'allocution d'ouverture du 13e Symposium sur la stratégie du Programme d'identification des voyageurs (TRIP) de l'OACI, qui se tient au siège de l'institution onusienne à Montréal. Rendez-vous mondial portant sur la gestion des documents de voyage et de l'identité, ce tout dernier Symposium TRIP est considéré comme une étape importante pour maintenir l'élan mondial à l'égard des priorités de lutte anti-terroriste qu'a récemment suscité le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Montréal, le 26 octobre 2017 – La lutte contre les mouvements terroristes et criminels internationaux a franchi une étape cette semaine, alors que des experts et des hauts fonctionnaires se sont réunis à l'occasion du 13eSymposium sur la stratégie du Programme d'identification des voyageurs (TRIP) de l'OACI.


« La stratégie TRIP de l'OACI renforce la ligne de défense mondiale contre les mouvements terroristes internationaux, la criminalité transfrontalière et les nombreuses autres menaces qui pèsent sur la sécurité et la sûreté de la société civile et de l'aviation internationale », a fait valoir Mme Liu, Secrétaire générale de l'OACI, dans son allocution d'ouverture.


« La majorité de nos travaux dans ce domaine sont principalement réalisés conformément à l'Annexe 9 à la Convention de Chicago – Facilitation. Les activités de facilitation appuient résolument les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et la Stratégie TRIP de l'OACI contribue de manière importante aux Résolutions 2178 et 2309 du Conseil de sécurité des Nations Unies. »


Rendez-vous mondial portant sur la gestion des documents de voyage et de l'identité, ce tout dernier Symposium TRIP est considéré comme une étape importante pour maintenir l'élan mondial à l'égard des priorités de lutte anti-terroriste qu'a récemment suscité le Conseil de sécurité des Nations Unies.


Mme Liu avait présenté un exposé général de la sûreté de l'aviation au Conseil de sécurité des Nations Unies en septembre, après avoir été invitée à la réunion du Comité contre le terrorisme (CTC) en juillet 2017. Outre le renforcement des inspections/filtrages et des contrôles de sûreté, le CTC a souligné l'importance du rôle des compagnies aériennes dans le suivi des déplacements dans le monde des passagers présentant un risque plus élevé.


« Le CTC a expressément reconnu l'importance du partage des renseignements préalables concernant les voyageurs (RPCV) par les autorités nationales », a noté Mme Liu. « Bien que de nombreux États n'aient toujours pas mis en place des programmes relatifs aux RPCV, je tiens à leur rappeler que le partage des RPCV est obligatoire depuis le 23 octobre dernier, en vertu de l'Annexe 9 de l'OACI ».


Les séances tenues dans le cadre du Symposium TRIP 2017 ont permis aux participants de s'informer sur les dernières mesures d'inspection/filtrage et de sûreté fondées sur les risques, tout en soulignant l'importance des partenariats et du renforcement des capacités alors que les États œuvrent à renforcer leurs lignes de défense respectives.


« La mise en œuvre par les États de la stratégie TRIP nécessite une action coordonnée entre de nombreux États et entités de l'industrie, mais nous sommes aussi conscients que les divers gouvernements ne disposent pas des mêmes capacités à mettre en œuvre le Programme TRIP. L'OACI et les États s'emploient à résorber cet écart en favorisant la coopération entre les États et l'industrie, en renforçant la coordination régionale et locale, et en obtenant la contribution de donateurs », a indiqué Mme Liu.


La question des orientations approfondies dont ont besoin les États pour la planification et la mise en œuvre du programme TRIP a été abordée plus en détail dans le cadre du lancement du Recueil TRIP de l'OACI. Ce nouveau document de référence exhaustif présente les initiatives connexes de partenaires tels que l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), INTERPOL, l'Union européenne, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM), et rassemble divers éléments indicatifs de l'OACI supplémentaires.


Le Symposium TRIP 2017 a coïncidé avec deux ateliers OACI importants sur le Répertoire de clés publiques (RCP) et l'adoption de nouvelles approches en matière de RPCV, tenus en parallèle et en partenariat avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT) des Nations Unies et d'autres organisations internationales. Si le Panama est récemment devenu le 59e État à tirer profit de la validation encryptée du RCP, qui maximise les avantages de la sûreté des passeports électroniques, Mme Liu a souligné que l'OACI s'attend à ce que davantage d'États adhèrent au RCP dans les mois à venir.


« S'il est vrai que plus de 80 % des passeports électroniques en circulation dans le monde sont délivrés par des États qui participent déjà au RCP, de nombreux États ne s'en prévalent toujours pas pour authentifier les données contenues dans la puce », a-t-elle réitéré.


Le Symposium TRIP 2017 était centré sur le thème « Renforcer la sûreté et l'efficacité du transport aérien », pour refléter le fait que des technologies de sûreté bien conçues contribuent aussi à l'amélioration de l'expérience des passagers et, de manière plus générale, de l'efficacité des processus de facilitation.


« C'est uniquement en nous assurant d'équilibrer ces deux priorités que les solutions que nous proposons seront véritablement durables », a conclu Mme Liu.


Outre le Symposium et ses ateliers, les participants à l'édition 2017 ont pu visiter une exposition éclectique présentant les dernières innovations de l'industrie en matière de technologies et de processus. Le Symposium a rassemblé près de 600 fonctionnaires venant de 82 États et de 14 organisations internationales et prendra fin aujourd'hui à l'OACI.

https://www.icao.int/Newsroom/Pages/FR/ICAO-traveller-identification-event-highlights-key-aviation-role-in-combatting-terrorism-and-cross-border-crime.aspx

Sur le même sujet

  • New arms purchases for Eastern Europe | Defense Dollars

    6 avril 2022 | International, Terrestre

    New arms purchases for Eastern Europe | Defense Dollars

    The Czech Republic is looking to add a slew of new helicopters in the wake of the Russian invasion of Ukraine, and new information on what caused a B-2 steal...

  • Here’s how to help solve Ukraine’s drone shortage problem

    5 février 2024 | International, C4ISR

    Here’s how to help solve Ukraine’s drone shortage problem

    Opinion: While the Ukrainians adopted FPV drones first, Russia now has the edge thanks to its advantage in production capacity.

  • L’Europe doit mieux réfléchir à sa défense

    7 juin 2019 | International, Aérospatial, Naval, Terrestre, C4ISR, Sécurité, Autre défense

    L’Europe doit mieux réfléchir à sa défense

    (B2) Les Européens doivent faire preuve d'une volonté politique forte pour faire face à leur environnement géostratégique en bouleversement, selon Louis Gautier, ancien secrétaire général pour la défense et la sécurité nationale (SGDSN). C'est ce qu'il a expliqué lors des entretiens de la défense européenne à Paris jeudi (16 mai) Un constat qui demande une réflexion politique Un environnement international délétère, une Europe fragilisée L'environnement international et stratégique est « délétère ». Des conflits qui semblaient oubliés reviennent et se rapprochent de la périphérie de l'Europe. De nouveaux dangers (cyber, spatiaux...) se développent. Le constat que fait Louis Gautier n'est pas engageant. D'autant que l'Union européenne est aujourd'hui « fragilisée », minée par ses divisions. La situation s'est « encore détériorée ces derniers mois » : l'Italie, membre fondatrice de l'Union, rejoint le camp des eurosceptiques, le Royaume-Uni persiste dans les errements du Brexit, etc. Le « plus inquiétant » concerne les inconnues qui pèsent sur l'équation de sécurité européenne : le démantèlement des accords conclus à la fin de la guerre froide, l'amoindrissement de la garantie américaine, ou ce qui est ressenti comme tel, et les provocations russes. Etre lucides ! Face à ces enjeux, c'est à un constat de lucidité qu'appelle Louis Gautier : « les Européens sont incapables de faire face collectivement à une crise majeure qui surviendrait sur leur sol ou à un conflit dans leur voisinage ». La nécessité d'agir de façon stratégique doit être repensée. « L'Europe, c'est en fonction du monde qu'on doit la faire. Et la défense européenne doit répondre à ces défis de sécurité ». L'Europe et sa défense, telles qu'elles avaient été imaginées au début, doivent être « réinterrogées ». Et n'envisager la défense européenne qu'au « prisme des capacités » est une erreur. On doit commencer par « dessiner un paysage stratégique, déterminer des enjeux, définir nos intérêts collectifs ». Une relance possible ? Certes, la relance du projet de défense européenne est bien engagée, avec une « multiplication des projets », entre 2016 et 2018. C'est « très positif ». Avec le fonds européen de défense (FEDef), « pour la première fois, il y aura sur la table de l'argent européen pour la défense et cela va changer la donne ». Mais ces projets n'ont un intérêt que si l'on a des organes de gouvernance, une définition des priorités. Il s'agit maintenant de faire attention à ce que cet élan ne retombe pas. On a « déjà connu des poussées similaires » lors du Traité de Maastricht, du sommet de Saint-Malo ou du retour de la France dans l'OTAN et du Traité de Lisbonne. Et l'élan a toujours fini par s'essouffler. Les objectifs sont « à chaque fois revus à la baisse, jamais mis en œuvre, restés en suspens dans les déclarations ». L'Union européenne reste « handicapée par les divisions européennes, le manque de volonté, les déficits capacitaires ». Les réticences, les habitudes et les conservatismes l'emportent sur le dynamisme. La clé : la volonté politique pour une intervention collective La volonté politique est donc la condition majeure pour obtenir des avancées durables. Aujourd'hui, l'Union serait « absolument incapable de gérer une crise majeure sur son sol ». L'Union reste faible dans la défense de ses intérêts, qu'ils soient industriels, économiques ou sécuritaires, martèle le spécialiste des enjeux stratégiques. En cas d'attaque, les États répondront avec des moyens nationaux, moyens inégaux en fonction des capacités de chacun. Ce alors que « les brèches chez les uns créeront des vulnérabilités chez les autres ». C'est bien le manque de vision stratégique de l'Union qui paralyse les efforts. En finir avec l'éternel débat UE – OTAN Il faut arrêter de se concentrer sur l'éternel débat UE-OTAN car il s'agit aujourd'hui d'une question qui concerne « les États, leur réponse collective, et le fait que l'Union européenne peut faciliter leur coordination ». Sans intervention collective des Européens, « nous ne pouvons pas obtenir les solutions de sortie de crise ». Alors même que certaines de ces solutions sont à la portée des États membres. Cela a été démontré lors du conflit au Kosovo : des conseils européens réguliers ont « rythmé les opérations par des décisions qui ont maintenu unis les Européens ». Des clarifications nécessaires Les Européens n'ont « jamais été collectivement capables de définir quelle devait être leur contribution collective à leur défense collective ». Quel que soit le cadre. Cerner les objectifs de la défense européenne Le concept même d'‘Europe de la défense' — un ‘mot valise',« très français », intraduisible pour nos partenaires — permet de mettre « un peu tout dans le même sac : des coopérations intergouvernementales, les projets communautaires, le pilier européen dans l'OTAN... » Sans spécifier suffisamment les aspects sur lesquels travailler. Clarifier les contours de cette défense européenne est nécessaire. Il faut « cerner les objectifs, car trop d'ambition effraie ». Une indispensable clarification entre l'OTAN et l'UE Cela implique aussi une « indispensable clarification » entre l'OTAN et l'UE. « Jusqu'à preuve du contraire », la défense collective européenne « se fait dans l'OTAN ». Mais l'Union doit vérifier qu'elle est en mesurer de gérer des attaques qui ne relèveraient pas de la responsabilité de l'OTAN. « Les réponses, elles sont européennes ». On ne peut pas se reposer sur une distribution des rôles dans laquelle l'OTAN s'occupe des questions militaires pendant que l'Europe « ne ferait que du capacitaire ». Parce que, déjà, « c'est faux » selon Louis Gautier. Et car le développement des capacités vient, avant tout, « au service d'une politique militaire, industrielle. » Cinq priorités pour la suite D'abord, « l'affirmation stratégique » des Européens. Qui doivent comprendre qu'ils ont des enjeux communs à défendre et que personne ne va les défendre pour eux. Mais aussi « la protection » des frontières, des citoyens, la capacité de « réaction aux crises », « le capacitaire » et « le renforcement de la BITD [Base industrielle et technologique de défense] ». Pour ce faire, il faut « consolider l'autonomie technologique » de l'Europe, anticiper plus et mieux, et améliorer la cohérence et cohésion des structures. Alors que le budget militaire européen est de « 230 milliards d'euros », supérieur à celui de la Chine, les duplications ont un prix : « l'absence de crédibilité ». Et « si les Européens ne s'activent pas, ils sont les grands perdants du 21ème siècle ». (propos recueillis par Coline Traverson, st.) https://www.bruxelles2.eu/2019/06/06/entretiens-leurope-doit-mieux-reflechir-a-sa-defense-l-gautier/

Toutes les nouvelles