7 décembre 2018 | Local, Aérospatial

Le défi de rapiécer nos vieux CF-18 jusqu’en 2028 coûtera 3 milliards et probablement beaucoup plus

Par Stéphane Parent | francais@rcinet.ca

Le gouvernement canadien de Justin Trudeau prévoit investir 3 milliards au cours de la prochaine décennie pour maintenir en service ses avions de chasse CF-18 jusqu'à l'achat de nouveaux chasseurs. La facture ne tient pas compte cependant de la mise à niveau des systèmes électroniques de ces avions qui n'ont pas été modernisés depuis 2008.

Nos CF-18 auront 50 ans en 2032, l'année où le gouvernement prévoit les retirer. Leur technologie de combat accusera alors un retard de 15 ans si elle n'est pas modernisée.

Croyant qu'elle allait pouvoir les remplacer en 2020, la Défense nationale canadienne n'a pas préparé de plan pour mettre à jour leur capacité de combat.

Le vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, a critiqué le gouvernement libéral, le mois dernier, en soulignant que les montants prévus pour le maintien opérationnel de la flotte ne comprenaient en fait aucune mise à niveau réelle des systèmes de combat des avions, qui n'ont pas été revus depuis 2008.

Des avions capables de voler, mais pourront-ils réellement nous défendre?

Des représentants de la Défense ont affirmé à un comité de la Chambre des communes, lundi après-midi, qu'ils s'attendaient à avoir une idée d'ici le mois de mai du type de mises à niveau nécessaires. Des améliorations qui, selon des analystes, coûteront des centaines de millions, voire des milliards de dollars.

Selon les données de la défense nationale du printemps dernier, 22 % des postes de techniciens dans les escadrons de CF-18 à Bagotville au Québec et à Cold Lake en Alberta étaient vacants ou occupés par des techniciens peu qualifiés.

Un autre défi qui attend l'armée canadienne sera de trouver une façon de remédier à la pénurie de techniciens expérimentés pour réparer et entretenir les vieux avions. Elle cherche à sous-traiter certaines t'ches de maintenance des avions de combat vieillissants CF-18.

Des responsables de la Défense estiment qu'ils sauront le printemps prochain quels capteurs, armes et autres mises à niveau seront nécessaires pour que les avions de combat CF-18 vieillissants du pays puissent encore effectuer des missions de combat jusqu'à leur remplacement.

De moins en moins d'avions et de plus en plus d'argent

Pas moins de 19 chasseurs F-18 se sont écrasés depuis l'acquisition de cette flotte de 138 appareils par l'Aviation royale canadienne au tout début des années 1980 au prix de 5 milliards de dollars. Dix pilotes ont perdu la vie dans ces écrasements.

Seuls 76 des 138 CF-18 achetés dans les années 80 sont toujours en service. Craignant de ne plus être en mesure de maintenir le nombre de chasseurs qui doivent être prêts à décoller en tout temps comme l'exige son alliance militaire avec les États-Unis au sein du NORAD, le Canada a décidé l'an dernier d'acheter 18 avions de chasse usagés CF-18 de l'aviation militaire australienne.

En septembre, les États-Unis ont finalement donné le feu vert à l'achat par le Canada des CF-18 australiens usagés. L'approbation des Américains était nécessaire parce que ces avions ont été construits aux États-Unis avec la technologie américaine. Si toutes les négociations et approbations se déroulent comme prévu, les avions commenceraient à arriver au Canada en 2019.

De nouveaux avions attendus depuis près de 10 ans d'ici 7 ans et plus

Les CF-18 mis en service dans les années 1980 devaient être retirés d'ici 2020, mais leur remplacement s'est transformé en une longue saga.

Il y a six ans, le gouvernement conservateur de Stephen Harper a abandonné dans la controverse son projet d'acheter des avions de chasse américains F-35 sans appel d'offres pour remplacer cette flotte vieillissante.

Le gouvernement Trudeau, qui avait par la suite décidé d'acheter 18 avions Super Hornet à Boeing également sans appel d'offres, a annulé cet achat en 2017 dans la foulée du conflit commercial entre Boeing et Bombardier.

Il a donc fini par se tourner vers l'Australie pour acheter des avions de chasse provisoires et a lancé un appel d'offres pour acheter 88 avions de chasse permanents.

On s'attend maintenant à ce qu'il faille de cinq à sept ans pour réunir un nombre suffisant de pilotes et de techniciens à temps pour commencer à faire la transition des CF-18 vers de nouveaux avions ultramodernes.

La livraison du premier avion est prévue en 2025, et celle du dernier en 2031.

http://www.rcinet.ca/fr/2018/12/04/modernisation-vieux-cf-18-canada-verificateurs-avion-chasse-australien/

Sur le même sujet

  • Royal Canadian Navy forges ties with the Kitikmeot Region

    8 novembre 2023 | Local, Naval

    Royal Canadian Navy forges ties with the Kitikmeot Region

    Today, the Royal Canadian Navy (RCN) celebrated its third Northern Affiliation ceremony between His Majesty’s Canadian Ship (HMCS) Max Bernays and the Kitikmeot Region, in Cambridge Bay, Nunavut at Polar Knowledge Canada’s High Arctic Research Station.

  • Un nouveau commandant pour le Commandement des opérations interarmées du Canada

    15 juin 2018 | Local, Aérospatial

    Un nouveau commandant pour le Commandement des opérations interarmées du Canada

    Le Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC) a officiellement changé de mains au cours d'une cérémonie tenue aujourd'hui à Ottawa. Le lieutenant-général Michael Rouleau a pris le commandement du lieutenant-général Stephen Bowes au Manège militaire de la place Cartier, en présence des membres des Forces armées canadiennes de l'organisation et d'invités d'honneur. Présidée par le général Jonathan Vance, chef d'état-major de la défense, la cérémonie d'aujourd'hui marquait la fin du mandat de trois ans du lieutenant-général Bowes à titre de commandant de l'organisation des opérations interarmées du Canada. Plus tôt aujourd'hui, une cérémonie de passation des fonctions a eu lieu, au cours de laquelle le COIC a salué le départ de l'adjudant-chef du Commandement Denis Gaudreault et accueilli le premier maître de 1re classe Gilles Grégoire. Citations « Une cérémonie de passation de commandement est plus qu'un simple changement de leadership. C'est une déclaration publique par laquelle je confie la t'che et la responsabilité d'un haut commandement à certains officiers généraux. En choisissant et en promouvant le Lgén Rouleau au commandement du COIC, j'affirme à la population canadienne qu'un officier général hautement compétent est à la tête des opérations des FAC. Il remplace un leader tout aussi accompli, le Lgén Bowes, dont la nouvelle mission sera de venir en aide à nos anciens combattants. Aux lieutenants généraux Rouleau et Bowes, je vous souhaite la meilleure des chances dans toutes vos entreprises futures. » Général Jonathan Vance, chef d'état-major de la défense « Je suis reconnaissant de la confiance que le général Vance me porte, et d'avoir le privilège de commander et de diriger les prochaines opérations interarmées du Canada. Je remercie le général Bowes de son travail acharné et je compte bien faire tout mon possible, avec l'aide de mon partenaire le premier maître de 1re classe Gilles Grégoire, pour m'assurer que les hommes et femmes des FAC continuent de fournir un rendement exceptionnel au nom des Canadiens dans le cadre des opérations au pays et à l'étranger. » Lieutenant-général Michael Rouleau, commandant, Commandement des opérations interarmées du Canada « Commander les membres des Forces armées canadiennes dans le cadre d'opérations partout dans le monde a été extrêmement valorisant. Surtout, le professionnalisme et le dévouement dont font preuve tous les jours nos militaires, hommes et femmes, ne cessent de m'étonner et de me rendre fier. Ils sont la raison pour laquelle les Forces armées canadiennes sont très respectées par nos alliés. Je suis impatient de commencer mon prochain travail, qui consistera à mieux servir nos vétérans. » Lieutenant-général Stephen Bowes Faits en bref · Le lieutenant-général Rouleau commence sa carrière militaire en 1985 à titre d'officier d'artillerie. Son parcours est divisé à peu près également entre l'Armée canadienne, les Forces spéciales et le Quartier général de la Défense, où il gère les portfolios de l'État‑major stratégique. Son service au sein des Forces d'opérations spéciales commence en 1994, au sein de la Force opérationnelle interarmées 2. En 1999, il prend sa retraite des Forces armées canadiennes pour faire partie du Service de police régional d'Ottawa‑Carleton, comme agent d'intervention d'urgence. À la suite des évènements du 11 Septembre, il s'enrôle à nouveau en 2002. Depuis, il met continuellement à profit ses diverses compétences et expériences, en commandant des troupes à différents niveaux au Canada et à l'étranger. Il a dirigé le Commandement des Forces d'opérations spéciales du Canada depuis 2014. · Le lieutenant-général Bowes se prépare à être détaché auprès d'Anciens combattants Canada à Charlottetown, à compter de juillet 2018. Durant son mandat au COIC, il commande des forces déployées au pays et ailleurs dans le monde. Voici quelques exemples des opérations auxquelles l'organisation participe : recherche et sauvetage, et soutien en cas de catastrophe naturelle dans l'ensemble du Canada; lutte contre le commerce illicite dans les Caraïbes; programmes de renforcement des capacités dans différentes parties du monde; soutien des mesures de dissuasion et d'assurance de l'OTAN en Europe; et lutte contre Daech au Moyen‑Orient. · Le commandant du COIC dirige la plupart des opérations des Forces armées canadiennes (FAC) au Canada, en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Il dirige également les missions des FAC, de leur planification à leur clôture, afin d'atteindre les objectifs stratégiques nationaux et internationaux. · Le COIC, dont le quartier général se trouve à Ottawa, comprend des forces opérationnelles et des éléments employés dans le cadre d'opérations; les quartiers généraux des forces opérationnelles interarmées régionales permanentes à Yellowknife, Victoria, Edmonton, Toronto, Montréal et Halifax; le Groupe de soutien opérationnel interarmées, qui dispose d'un quartier général à Kingston et d'unités dispersées dans l'ensemble du Canada; et un réseau mondial d'officiers de liaison et de points de commandement et contrôle. Le COIC exerce le contrôle opérationnel sur le commandement de composante aérienne ou maritime de forces interarmées, le Quartier général de la 1re Division du Canada et l'Élément de coordination des opérations spéciales. http://www.45enord.ca/2018/06/un-nouveau-commandant-pour-le-commandement-des-operations-interarmees-du-canada/

  • Inside Asia's arms race: China near 'breakthroughs' with nuclear-armed submarines, report says | Reuters

    8 octobre 2023 | Local, Naval

    Inside Asia's arms race: China near 'breakthroughs' with nuclear-armed submarines, report says | Reuters

    A submarine arms race is intensifying as China embarks on production of a new generation of nuclear-armed submarines that for the first time are expected to pose a challenge to growing U.S. and allied efforts to track them.

Toutes les nouvelles