26 mai 2022 | International, C4ISR, Sécurité

Le conflit en Ukraine pousse l’Europe à muscler sa stratégie cyber

Déclenchée une heure avant l'offensive terrestre russe, l'attaque destinée à couper les communications ukrainiennes utilisant le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat, avait, par ricochet, privé d'internet des milliers d'utilisateurs en Allemagne, en France, en Hongrie, en Grèce, en Italie et en Pologne. « Nous pouvons attribuer au gouvernement russe la cyberactivité malveillante menée contre l'Ukraine » déclarait le 10 mai dernier le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell. C'est la première fois que les vingt-sept États membres de l'Union s'accordent sur une réponse conjointe face à une cyberattaque, en dégainant un outil pourtant à sa disposition depuis 2017. La France avait déjà fait du renforcement de la cybersécurité dans l'Union une de ses priorités. « Le conflit en Ukraine est le genre de choc systémique qui fait tout accélérer et prendre conscience qu'il faut faire encore davantage. Cela a donné un nouvel élan aux discussions sur le besoin de coopération renforcée, y compris dans le domaine cyber », explique Miguel Gonzalez-Sancho, chef de l'unité pour la cybersécurité à la direction générale des réseaux de communication et des technologies de la Commission européenne. Selon plusieurs spécialistes, le niveau d'échange d'informations sur les menaces n'a jamais été aussi élevé, à la fois entre États mais aussi entre agences publiques et de grandes entreprises privées. « La plupart des capacités de protection des systèmes d'information sont entre les mains du secteur privé », souligne Dan Cimpean, directeur de l'agence de cybersécurité roumaine. Les États réfléchissent à certifier à l'échelle européenne un réseau de prestataires privés qui permettrait d'aider entreprises et collectivités à faire face aux nombreuses attaques. Le conflit a aussi permis de conclure plus rapidement certaines négociations sur des textes pour renforcer le niveau global de sécurité au sein de tous les États membres de l'Union européenne, que ce soit au niveau des entreprises sensibles, des administrations ou des institutions européennes. « Il y a une volonté politique d'aller plus loin car la question cyber est devenue difficile à traiter au niveau national », ajoute Miguel Gonzalez-Sancho.

Le Figaro du 21 mai

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    Michel Cabirol Sous la pression d'éventuelles sanctions américaines et des ONG, les banques françaises, dont BNP Paribas et Société Générale, appliquent désormais des règles de conformité (compliance) excessives pour les entreprises de défense considérées comme des entreprises à risque pour un financement. Cette tendance est en train d'étrangler progressivement une industrie de souveraineté. "Même si vos solutions semblent d'avenir et votre stratégie business cohérente, vous accompagner est trop risqué pour nous compte-tenu de la part de la défense dans vos contrats à venir". "Le critère de souveraineté n'est pas notre sujet quand nous évaluons un financement". "Ce n'est pas parce que la BPI vous soutient, que vous avez des contrats déjà signés, que nous devons vous suivre aveuglément"... Les refus de financement des banques françaises se multiplient, les témoignages désespérés, notamment des PME ou start-up de la filière défense, aussi. Clairement les banques, dont BNP Paribas et Société Générale, jouent de moins en moins le jeu pour financer et/ou accompagner une industrie souveraine, la défense, qui reste pourtant soutenue par l'État français, selon une note du GICAT (Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres) envoyée aux ministères des Armées et de l'Économie et que La Tribune a pu se procurer. Consciente du danger mortel que cette situation représente pour le secteur, la commission de la défense de l'Assemblée nationale souhaite s'emparer de ce sujet en lançant d'ici à la fin de la semaine une mission flash sur ce dossier extrêmement sensible. "Depuis maintenant deux ans, notre industrie de défense est confrontée à un problème croissant : le système bancaire et financier français est de plus en plus réticent à accompagner nos entreprises du secteur de la défense tant pour leur développement qu'en soutien à l'exportation", constate cette note du GICAT. Les directions juridiques ont pris le pouvoir Les refus de financement se décident principalement dans les bureaux discrets des équipes de juristes et d'avocats (compliance et éthique) devenues très puissantes (trop ?) au sein des directions des banques françaises. Ces dernières refusent des financements dans le développement, voire l'ouverture de compte auprès de jeunes entreprises "pure player" de la défense ou duales, assure le GICAT. "Les organismes bancaires décident de manière discrétionnaire de critères de compliance très poussés, se basant sur les analyses et recommandations de prestataires privés dont il n'est pas précisé le nom ou la nationalité", regrette l'organisation professionnelle. C'est le cas entre autre de la Société Générale, citée dans le document du GICAT : "l'industrie de la défense fait l'objet d'une attention particulière compte tenu du détournement potentiel d'usage de ses produits". "Au-delà des réglementations applicables, le groupe Société Générale définit dans la présente politique des critères additionnels d'exclusion et d'évaluation, qui... https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/armement-la-bombe-incendiaire-de-la-filiere-defense-gicat-contre-les-banques-francaises-860045.html

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