26 mai 2020 | International, Aérospatial, Naval, Terrestre, C4ISR, Sécurité

La Défense, une des clefs de la relance ?

Les présidents du Gifas et du BDLI appellent à une accélération de l'engagement de la France et de l'Allemagne sur les programmes de défense pour contre-balancer les effets de la crise sur la filière aéronautique civile.

Une supply chain duale

Face à une filière aéronautique civile confrontée à la première crise systémique de sa jeune histoire, Eric Trappier et Dirk Hoke, respectivement président du Gifas et président du BDLI, appellent « d'une même voix et d'une façon urgente à un plan de relance européen ambitieux en faveur de l'aéronautique civile pour préserver l'avenir ». Et cela passe notamment par « un soutien fort au niveau européen aux domaines de la défense et de l'espace, au moment où les enjeux budgétaires et de souveraineté sont cruciaux ». En clair, une accélération et un engagement plus fort des gouvernements français et allemands dans les programmes de défense mais aussi spatiaux peuvent venir « contre-balancer utilement la baisse d'activité de la filière aéronautique civile et dont les conséquences sur la chaîne des fournisseurs mettent en danger un certain nombre d'ETI et PME», souligne Eric Trappier qui est aussi président de Dassault Aviation. « D'autant que nombre de ces entreprises ont une activité duale. Elles sont présentes à la fois dans le civil et le militaire », poursuit-il.

Accélérer sur le SCAF

« Ces ETI et PME sont également vitales par le caractère unique de leurs savoir-faire. Si elles ne survivent pas à la crise, nous souffrirons tous », surenchérit Dirk Hoke qui ajoute : « il faut donc accélérer sur le volet défense pour également préserver nos capacités qui sont cruciales pour réaliser l'autonomie stratégique et la souveraineté de l'Europe ». Une claire allusion au programme SCAF qui ne s'appuie pour l'instant que sur une enveloppe de 150 M€ pour une durée de dix-huit mois. Ce contrat-cadre appelé Phase 1A doit déboucher sur des financements plus substantiels avec 4 Md€ prévus d'ici à 2025. Raison de plus pour débloquer de nouveaux fonds et plus vite dans le contexte actuel.

Financer la R&T sur l'avion durable

Pour les présidents du Gifas et du BDLI, le deuxième volet de ce plan relance européen européen ambitieux en faveur de l'aéronautique civile est le soutien aux efforts conjoints « de la profession en faveur de l'innovation et d'une aviation responsable, intégrant les enjeux liés à l'environnement ». Pour Dirk Hoke, qui est aussi président d'Airbus Defence and Space, l'abandon du projet E-Fan X, un démonstrateur dédié aux essais de propulsion électrique, ne signifie nullement que le constructeur européen a renoncé à ses travaux de recherche sur la décarbonisation de l'aviation.

Si Airbus a suspendu le programme E-Fan X, le constructeur, en collaboration avec Siemens et le DLR, l'équivalent de l'Onera en Allemagne, a également réalisé des travaux sur la propulsion à hydrogène sur un démonstrateur baptisé HY4 qui a d'ailleurs réalisé un premier vol dès 2016. Au décollage, une batterie lithium-ion fournit l'électricité, mais en vol, une pile à combustible puise de l'hydrogène dans un réservoir maintenu à basse température pour produire un courant électrique par réaction avec l'oxygène de l'air, puis rejette de la vapeur d'eau.

De son côté, Dassault Aviation a identifié plusieurs applications possibles avec des piles pouvant alimenter des fonctions de base « telles que les charges de cabines avions, les sources d'énergie pour les équipements, les galleys ou cuisines », voire même « des fonctions intégrées comme l'alimentation de secours ou le remplacement de l'unité auxiliaire de puissance ».

Plus dans notre prochain numéro 2689 du 22 mai.

https://www.air-cosmos.com/article/la-dfense-une-des-clefs-de-la-relance-23110

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