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April 23, 2019 | International, Land

Forces spéciales : l’innovation au centre de leur réussite

De nos jours, les forces spéciales (FS) font face à un ennemi toujours plus insaisissable et plus rapide, doté de capacités tactiques et technologiques de plus en plus sophistiquées. Riches d'un retour d'expérience (RETEX) innovant et d'une réelle connaissance du terrain, les unités FS contrent cette tendance en s'inscrivant dans une démarche de recherche et d'innovation au profit de leurs unités et de l'armée de Terre.

Les forces spéciales font face à un environnement changeant dans lequel l'ennemi non étatique est pourvu de capacités opérationnelles modernes comme les matériels de vision nocturne, les drones ou encore les missiles antichars. Pour répondre à ces mutations, le commandement des forces spéciales Terre (CFST)développe et améliore constamment ses capacités opérationnelles pour disposer d'une longueur d'avance sur ses ennemis. Comme l'explique le commandant Xavier, chef du bureau étude et prospective du CFST : « Pour le CFST, l'enjeu est de conserver le juste niveau d'asymétrie technologique qui contribue à la supériorité opérationnelle des détachements opérant sous le contrôle opérationnel du commandement des opérations spéciales ».

Des combattants impliqués

Ainsi, le retour d'expérience (RETEX) des combattants des forces spéciales éclaire le CFST sur la réalité des engagements et la nature de la menace. Débriefer la mission est une seconde nature des FS. La particularité au sein des unités FS, c'est que la boucle est très courte. En effet, le soldat va pouvoir rapporter son RETEX directement à son chef de corps, qui traitera à son tour directement avec les différents organismes internes et les industriels. Il permet de tirer leçon des engagements opérationnels pour y apporter une réponse adéquate. Les soldats FS peuvent aussi inscrire leurs idées dans le cadre des missions pour l'innovation participative (MIP). Organisée par le ministère de la Défense, ces MIP permettent de favoriser l'émission d'idées de la part du personnel, puis de favoriser la diffusion et le déploiement opérationnel des innovations qui en résultent. En 1991, Un colonel du 1er régiment parachutiste d'infanterie de marine (1er RPIMa) de Bayonne a réalisé le projet d'un véhicule léger, d'une masse à vide inférieure à 1,2 tonne, permettant d'améliorer les capacités d'investigation et d'intervention ponctuelle d'équipes spécialisées du 1er RPIMa. D'une autonomie de 1 000 km en terrain varié, sommairement protégé, le véhicule dispose d'un équipage de trois hommes en mesure de se servir d'armes lourdes d'infanterie et antichar. En 1996, dans le même régiment, un officier supérieur a créé un système d'architecture modulaire portable permettant l'acquisition, le traitement et la transmission en temps réel d'images pour le renseignement, du thé'tre d'opérations vers la métropole.

Une organisation favorable à l'innovation

A son niveau, le CFST doit fait face à un cadre normatif très contraignant. Entre les modalités d'attribution de matériels et leur mise en service, les règles et les clauses entre les entités publiques et privées, le CFST doit s'adapter pour impacter le moins possible la durée d'acquisition de matériels. De plus, le cycle d'innovation habituel (au sein des unités conventionnelles) est extrêmement long et non adapté aux besoins souvent urgents des FS. Le CFST cherche donc à le réduire au maximum. « A ce jour, nous avons réussi à ramener la durée du cycle d'innovation à 6 ans contre 15 à 20 ans pour les unités conventionnelles » explique le commandant Xavier.

De plus, le CFST est doté d'un bureau études équipements et prospectives (BEP) ayant pour responsabilité principale, le développement capacitaire des forces spéciales Terre. C'est une structure vouée à l'innovation. Spécifique au FS, le BEP est décliné dans chaque unité, puis au niveau supérieur au sein du CFST qui prend ensuite contact avec le niveau décisionnaire : l'état-major de l'armée de Terre. Gr'ce à cette organisation, le BEP recueille le RETEX directement en régiment et s'attache à appréhender de manière globale la somme des faits et événements qui lui sont rapportés. En terme de prospective, il étudie les évolutions prévisibles des adversaires et les technologies susceptibles d'asseoir la supériorité opérationnelle de nos armées ou au contraire de la remettre en question. Il évalue ensuite les options de réponse et propose le développement d'une nouvelle capacité ou l'évaluation d'un équipement en vue de son acquisition.

Fortes de leur volonté d'innovation, les forces spéciales jouent un rôle essentiel dans la supériorité capacitaire de l'armée de Terre. « Actuellement, nous nous intéressons aux nouvelles solutions de mobilité, aux capacités offertes par les drones, l'impression 3D, la gestion de l'information et de l'énergie » conclut le commandant Xavier. L'ensemble de ces démarches ne se limite pas à adapter seulement les capacités opérationnelles des FS, il sert ainsi l'ensemble des forces de l'armée de Terre.

https://www.defense.gouv.fr/terre/actu-terre/forces-speciales-l-innovation-au-centre-de-leur-reussite

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Beyond industries like defense and agriculture that form America's economic and national security backbone, China has opened new fronts to project soft power as well. The Chinese conglomerate Tencent began a 2015 push, as Tencent Pictures, into Hollywood with significant investments in major U.S. films, including quintessentially American films, such as “Wonder Woman” and “Top Gun: Maverick.” The Cold War era was rife with films juxtaposing an American hero and a Soviet enemy. With Chinese investment in the U.S. film industry and the growing importance of the Chinese market for these films, it's no coincidence there is a dearth of communist Chinese government villains in today's entertainment market. In 2004, China launched the Confucius Institute program, with the stated goal of promoting Chinese culture and language overseas. With mounting concerns about the spread of Chinese Communist Party propaganda through these institutes, as well as fears of possible espionage originating from them, universities across the world began canceling their affiliations. To date, more than two dozen U.S. universities have cut ties with these programs. While America seeks to recover from the economic impacts of this pandemic, Congress and the administration must take swift action to ensure China is not afforded any opportunity to enhance its economic foothold in the U.S. As distressed companies desperately look for funding and investment, the U.S. needs to send a message that financial exploitation by China will not be tolerated, especially if it involves companies working in industries critical to national security and our broader industrial base. As part of this infiltration of our business community, defense enterprise and culture, China will likely hire an army of lobbyists and lawyers to oppose this proposal. 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