Le rapport d'information sur la Coopération structurée permanente (CSP) des deux députées Natalia Pouzyreff (LREM) et Michèle Tabarot (LR) critique les insuffisances de cette structure, censée mutualiser les moyens de la défense européenne. La France reste le pays le plus actif, à l'inverse de nombreux pays, et beaucoup d'Etats-membres font encore trop souvent appel aux Etats-Unis pour leur équipement militaire, au détriment des entreprises européennes. « L'implication des États-membres dans les projets est très variable, reflet pour l'essentiel de capacités militaires très différentes. La France participe ainsi à 38 projets, coordonnant 10 d'entre eux. C'est le pays le plus actif, écrivent les auteures du rapport. Tous les États-membres ne sont pas aussi impliqués dans la CSP que la France et nombre d'entre eux, notamment l'Allemagne, ne la voit pas comme une priorité. C'est le cas également des pays d'Europe de l'Est pour lesquels la priorité en matière de défense est et restera l'OTAN ». Par ailleurs, poursuivent les deux députées, « il apparaît que, pour de nombreux États-membres, l'augmentation des budgets de défense ait surtout été utilisée pour acquérir des armements auprès d'entreprises américaines, qui sont les concurrentes directes des entreprises européennes de défense, au point que l'Europe représente 53% des exportations d'armes américaines (2018) ».
La Tribune du 1er février 2021