9 février 2023 | International, Aérospatial

Small drones launched from ‘wherever’ excel in US Army experiment

Air-launched effects are considered a critical piece of the U.S. Army's overhaul of the helicopter fleet.

https://www.c4isrnet.com/unmanned/2023/02/09/small-drones-launched-from-wherever-excel-in-us-army-experiment/

Sur le même sujet

  • Les armées lancent le big bang des contrats de maintenance de leurs aéronefs

    23 janvier 2019 | International, Aérospatial

    Les armées lancent le big bang des contrats de maintenance de leurs aéronefs

    HASSAN MEDDAH L'armée vient de choisir la société Helidax comme nouveau prestataire unique pour la maintenance des hélicoptères Fennec avec diminution quasiment par deux des coûts à l'heure de vol. Le contrat Rafale sera notifié d'ici l'été. Avec l'idée de responsabiliser les industriels à travers des contrats globaux et de longue durée. A l'occasion de ses vœux aux Armées prononcés le 21 janvier, la ministre Florence Parly a fait part d'une réussite : elle a annoncé le premier contrat en matière de maintenance aéronautique (MCO) d'un nouveau type, avec une baisse sensible des coûts à l'heure de vol, en contractualisant avec un seul maître d'œuvre industriel. "Je viens aujourd'hui même de prendre la décision de notifier le premier contrat de MCO « new look », un MCO « verticalisé » pour les hélicoptères de formation Fennec de l'armée de l'Air. C'est un contrat qui prévoit plus d'activité pour un coût moindre. Je vous donne un chiffre : avec ce contrat, le coût d'une heure de vol passe de 3 500 à 1 800 euros. C'est presque moitié moins. C'est la preuve que notre stratégie était la bonne". Même si cet essai doit être confirmé par d'autres contrats pour des flottes d'appareils plus complexes (Rafale, A400M, Tigre, Cougar...), la ministre est en train de gagner son pari. En décembre 2017, elle frappait du point sur la table concernant la disponibilité calamiteuse des aéronefs militaires : moins d'un appareil sur deux était en situation de voler. Elle annonçait alors la création d'une nouvelle direction de la maintenance aéronautique (DMAé) pour remettre d'équerre le maintien en condition opérationnelle des aéronefs militaires. Des contrats de longue durée Depuis sa création en avril 2018, la direction de la maintenance aéronautique vient donc de signer son premier contrat pour attribuer la maintenance de la flotte des 18 FENNEC de l'école de formation des pilotes de de l'armée de Terre, basée au Luc en Provence (83). L'armée va confier au groupement industriel Helidax les 18 Fennec, le stock de pièces de rechange et également la maintenance de proximité. Le prestataire va s'implanter sur la base et s'engage à fournira les heures de vol demandées. "C'est le premier appel d'offres global de ce type de la DMAé. Notre objectif est désormais de responsabiliser les industriels en exigeant de leur part une véritable obligation de performance et non plus de moyens", explique Monique Legrand-Larroche, directrice de la DMAé. En échange, l'armée s'engage sur des contrats de longue durée, entre 5 à 10 ans, permettant à ses fournisseurs de mieux s'organiser. Plus précisément, Helidax s'engage à fournir entre 3 000 et 5 600 heures de vol par an. Les années précédentes, les équipages en formation n'avaient pu voler que moins de 3 000 heures sur les 3 500 heures nécessaires. L'armée a fait jouer la compétition. "Nous ferons jouer la compétition dès que c'est possible. Dans le cadre du contrat Fennec, nous avons reçu plusieurs offres pertinentes", se félicite la directrice de la DMAé. Selon nos sources, AirbusHelicopters n'aurait pas candidaté. Le nombre de contrats a été réduit en signant uniquement deux contrats – un pour le moteur et un pour le reste de l'appareil - contre une quinzaine auparavant. 4 contrats pour le Rafale au lieu de 22 La Dmaé finalise désormais le contrat Rafale. La notification devrait intervenir avant l'été. "L'objectif est de consolider la disponibilité sur le long terme quelle que soit la conjoncture comme le chantier d'implémentation du standard F3R qui vise à moderniser l'appareil"explique Monique Legrand Larroche. Il y aura seulement 4 contrats contre les 22 actuellement. Les autres flottes qui seront traitées en priorité sont pour les avions, l'Atlantique 2 et l'A400M, et pour les hélicoptères, le Cougar, le Caracal, le Dauphin et le Panther. https://www.usinenouvelle.com/article/les-armees-lancent-le-big-bang-des-contrats-de-maintenance-de-leurs-aeronefs.N796305

  • Israeli firm sells over 150 drones to European country

    27 février 2020 | International, Aérospatial

    Israeli firm sells over 150 drones to European country

    By: Seth J. Frantzman JERUSALEM — Bluebird Aero Systems has sold more than 150 vertical-takeoff-and-landing drones to an unnamed European country in a deal worth “tens of millions of euros,” the Israeli company announced Tuesday. The company, which makes WanderB and ThunderB tactical VTOL drones, said the customer will incorporate the two UAV types into infantry, armored, artillery and special forces units. The commander of the ground forces of the unnamed country provided a statement via Bluebird that said the government was impressed with the VTOL solution, as it will enable “high operational flexibility and provide invaluable real-time intelligence and situational awareness.” The VTOL design has been tested in harsh environments and proved reliable. The recently sold drones are expected to be deployed to enhance the capabilities of units adjusting to modern fighting methods, providing “advanced and reliable intelligence, surveillance, target acquisition and reconnaissance capabilities to address the modern battlefield's challenges,” the commander said. The head of the country's special forces brigade command agreed with the ground forces commander that the long range and endurance of the man-packable and tactical UAVs will aid in rapid deployment with small units. The special forces leader added that the UAV is a fit for day and night use. Bluebird's unmanned aircraft systems have been operational with the Israel Defense Forces since 2002 and in other countries since 2006, where they have logged a total of 52,000 sorties. According to the recent edition of the Drone Databook at Bard College's Center for the Study of the Drone, Bluebird UAVs are also used by India, Chile and Ethiopia. These countries use the 9.5-kilogram SpyLite, which has a range of 50 kilometers. In contrast the ThunderB, which was sold in this contract, weighs 32 kilograms and has a range of 150 kilometers. It can also carry a small cargo under each wing, which Bluebird says can be used to drop “essential material” with an accurate ballistic trajectory. The WanderB is man-packable at 13 kilograms and a 50-kilometer range. It can be used to relay real-time surveillance using electro-optical/infrared payloads. Bluebird says the ThunderB is ideal for long, covert intelligence, surveillance, target acquisition and reconnaissance missions. The Greek police have reportedly used SpyLite and ThunderB since 2014. And the WanderB has previously been offered to Spain. Bluebird is confident the latest deal will lead to additional European contracts. This deal adds to an overall trend of growth for Israeli companies in Europe as well as the expansion of the small and mini-UAV market. Israel's Elbit Systems sold more than 1,000 mini-drones in a $153 million deal last year to a southeast Asian country. More countries are seeking these smaller UAS solutions for tactical or special forces units in the field, including pairing drones with armored vehicles. This is especially the case as technology advances and units seek to modernize and network together fleets of drones. https://www.defensenews.com/unmanned/2020/02/26/israeli-firm-sells-over-150-drones-to-european-country/

  • Les véritables menaces politiques qui pèsent sur l'industrie d'armement française (3/3)  Par Vauban*  |  13/07/2020, 8:00  |  3730  mots

    13 juillet 2020 | International, Aérospatial, Naval, Terrestre, C4ISR, Sécurité

    Les véritables menaces politiques qui pèsent sur l'industrie d'armement française (3/3) Par Vauban* | 13/07/2020, 8:00 | 3730 mots

    Par Vauban* | 13/07/2020, 8:00 | 3730 mots L'industrie d'armement française, telle qu'elle est actuellement, est en péril : aussi bien dans son organisation nationale, que dans la volonté politique de lancer des coopérations européennes tous azimuts (programmes, alliances industrielles) en passant par les nombreuses entraves dans le domaine des exportations. (*) Par Vauban, un groupe d'une vingtaine de spécialistes des questions de défense. L'industrie d'armement n'échappe pas aux confusions conceptuelles dont les deux premières tribunes se sont déjà faites l'écho : cette dernière tribune souhaite rétablir des faits minorés ou ignorés, souvent de mauvaise foi, sur la place fondamentale de l'industrie d'armement pour la France. Il s'agit moins de rappeler son poids industriel et technologique comme le retour sur investissement qu'il crée dans l'économie, que de lui redonner sa vraie place politique en France, en Europe et dans le monde. En France, l'édification d'arsenaux et de manufactures sous l'Ancien Régime visait déjà à doter l'armée française de ses propres armes afin, d'une part d'éviter la dépendance étrangère et, de l'autre, de disposer des équipements spécifiques dont elle avait besoin : fusil du modèle 1777, pistolet de celui de 1763/66, frégate de 74, systèmes d'artillerie Gribeauval et Vallée. Le besoin actuel demeure identique et est même exacerbé par une armée expéditionnaire, conséquence des choix diplomatiques. Cet axiome de bon sens est cependant souvent perdu de vue : on ne fait bien la guerre qu'avec des équipements qu'on a soit même spécifiés. Le Rafale avec ses équipements et armements est là pour le démontrer. Cette vérité, souvent oubliée dans la folie des coopérations européennes (on y reviendra) ou la frénésie des achats américains, est cruciale, surtout en des temps où les chevaux de Troie modernes peuvent paralyser un système de défense. Indépendance militaire ? Cette vérité est aussi fondatrice : elle a engendré un modèle d'armée indépendant, polyvalent et performant qui est le choix encore assumé de la France ; pour le b'tir, un triptyque bien connu, aux équilibres délicats, a été mis en place depuis 1961 : des armées, qui connaissent leurs besoins, une DGA (direction générale de l'armement), qui traduit ce besoin et l'exprime à une industrie nationale, qui y répond, organisée en champions nationaux : systémiers de la dissuasion (Naval Group et Dassault Aviation) du terrestre (Nexter), des systèmes de missiles (MBDA). Schéma de bon sens, mais qui n'est actuellement suivi, hors club des grandes puissances, que par les nations qui veulent leur indépendance militaire : Israël, la Corée du Sud et la Turquie principalement, les autres nations se contentant d'acheter sur étagères - même avec une part de production locale sous licence - ce que d'autres pays ont conçu. Ce système est actuellement triplement en péril. Structurellement d'abord, parce que la DGA, loin d'être renforcée dans son rôle de conduite des programmes et d'expert technologique - voire de programmes civils tant les ministères civils sont dans l'impéritie totale -, est actuellement croquée pas à pas : on lui a retiré le secrétariat des CIEEMG, puis l'innovation et désormais la stratégie : or, sans ce corps technique compétent d'État, l'armement national a vécu. L'avenir le démontrera. Capitalistiquement ensuite, car l'on voit bien les incohérences d'un État qui multiplie les interférences et les conflits d'intérêt dans la vie de l'industrie d''armement alors qu'aux Etats-Unis, il gouverne par la loi et les commandes publiques et non le capital, ce qui est beaucoup plus efficace. Instituer une concurrence entre Thales, missilier résiduel et MBDA, missilier érigé en champion national sur le domaine sol-air est aussi néfaste que de ne pas trancher enfin le nœud gordien de la participation de Thales dans Naval group, où l'actionnaire est en même temps (toujours ce "en même temps" !) équipementier de son systémier et son concurrent par le truchement de sa filiale néerlandaise...L'État entretient ainsi les rivalités du village gaulois. Conjoncturellement enfin, car la crise actuelle nécessite un plan de relance spécifique à la défense. Puisque la crise est jugée plus sévère que celle de 2008 (qui n'était que financière et non globale), comment expliquer que le plan de relance actuel (833 millions d'euros) est très inférieur à celui de 2009 (2,4 milliards d'euros) ? Plan essentiellement "Airbus", l'ébauche annoncée n'est pas dimensionné aux enjeux : l'amortisseur d'activités que constituent les commandes de défense doit pourtant jouer à plein afin que les sociétés duales touchés par la crise du civil compensent un tant soit peu par la défense les parts de marché perdues, et que les sociétés purement défense trouvent aussi dans la commande d'Etat une activité que l'export atone leur a fait perdre. C'est l'idée du plan de 2009 ; c'est aussi celui du ministère allemand de la défense, qu'on ne peut décemment pas prendre pourtant comme un exemple dans la planification de défense... Il faut donc un plan de relance ambitieux dont les idées-forces politiques sont : l'avancée des hausses budgétaires prévues entre 2023 et 2025 dès la rentrée de septembre et jusqu'en 2022 au moins ; la traduction rapide dans les sociétés : la recapitalisation peu coûteuse des moyens de l'Outre-mer, qui s'offre comme un domaine privilégié et nécessaire compte tenu des menaces qui pèse sur notre souveraineté ultra-marine : allongement de la série de patrouilleurs Outre-mer (6 patrouilleurs ne coûtent que 223,9 millions d'euros) avec production sous licence dans les chantiers nationaux (CMN, Piriou, etc), Falcon Albatros, etc... ; le réarmement en munitions complexes dont les stocks sont notoirement insuffisants. Une coopération européenne élargie ou un cadre bilatéral clair ? L'Europe, ensuite. Pas à pas, l'industrie nationale est entrée dans le "système Goulard", c'est-à-dire une dépendance mutuelle qui aboutit "à privilégier des consortiums dans lesquels les Français ne sont pas toujours leaders" (déclaration de l'éphémère ministre de la défense le 8 juin 2017). Cette doctrine fédéraliste acte la fin du leadership français en Europe sur la seule industrie, qui ne soit pas encore démantelée par l'impéritie de l'État. La feuille de route du 13 juillet 2017 comme l'alliance navale italienne en sont les fruits : à des acteurs mineurs européens dans la Défense sur les plans technologiques et industriels, on donne les clés de secteurs entiers sans qu'une quelconque convergence de doctrine diplomatique et opérationnelle n'ait été réalisée avec les pays en question et sans que la méthode de conduite des programmes n'ait été enfin gommée des défauts structurels de tout programme européen et, sans enfin et surtout, que la parité exigée par nos partenaires soit méritée autrement que par l'habilité des négociateurs politiques. La taille des ensembles industriels sert de mantra aux promoteurs de ce grand bradage ; le problème est que nulle part ailleurs en Europe, on trouve trace de ce raisonnement : Damen, Saab, BAE Systems, Lürssen, GNY-K, Rheinmetall, etc... jouent leurs propres cartes ou la carte de la consolidation nationale ou des partenariats par programme, jamais celle de la fusion européenne. La taille, en outre, ne résout pas les problèmes essentiels de toute industrie : l'innovation technologique, l'agilité du mode de production, la gamme de produits, la compétitivité et l'exportation soutenue par l'Etat. Le nombre d'acteurs, aussi agité comme obligation majeure des consolidations européennes, est un faux argument : les industriels européens croient en la commande publique et en l'exportation et non à un raisonnement malthusien qui voudrait que moins d'acteurs amènent moins de concurrence et donc la survie de la production ; ce raisonnement qui est congénitalement contraire aux lois du marché, même ceux spéciales de la Défense. Tout l'avenir des sociétés réside uniquement dans le soutien de l'Etat par la R&D, la commande publique et le soutien à l'exportation : la Turquie et la Corée du sud en donnent une éclatante démonstration. La faille de ce raisonnement est enfin d'éluder que la coopération européenne n'a jamais fait la démonstration de son utilité et de sa performance. Ce n'est pas l'idée de coopération qui est remise en cause ici, mais la méthode de coopération : pas de contrat de réduction des risques, pas de maître d'œuvre expérimenté, pas de sélection des équipementiers par le systémier, mais un juste retour destructeur qui conduit à des sous-performances, des retards et des surcoûts. Ce qui valait hier pour l'A400M, vaut aujourd'hui pour le futur avion de patrouille maritime... Même Airbus, pourtant promoteur et exemple hier de cette consolidation, vitupère aujourd'hui contre la décision du gouvernement espagnol de sélectionner Indra sistemas, simple équipementier de second rang, comme maître de file des industriels espagnols du SCAF aux dépens d'Airbus, qui, même espagnol, est trop franco-allemand au goût de Madrid... La même politique appliquée au spatial conduit à des dispersions de compétences et des gaspillages industriels et financiers : OHB qui ne savait rien faire, est d'ores et déjà devenu un concurrent d'Airbus et de Thales, parce que Berlin a choisi de le protéger bec et ongles. Il n'y a au fond qu'en France que l'altruisme sert de boussole à la politique industrielle : partout ailleurs, c'est bel et bien le nationalisme industriel qui est lui à l'œuvre : la Suède veut développer seule son avion de combat futur (2020) après avoir fait de même sur les sous-marins (2014) ; l'Italie réfléchit à une alternative nationale ou bilatérale au MGCS, etc ; s'agissant de défense nationale, il n'y a là rien de surprenant ; s'agissant d'industrie, rien de choquant à voir un gouvernement préférer son industrie à celle des autres, mais il est surprenant que les beaux esprits parisiens ne le sachent pas ou feignent, pour le besoin de leurs discours, de l'ignorer. La consolidation européenne est jugée nécessaire enfin face à la concurrence extra-européenne ; là aussi, le raisonnement ignore ou feint d'ignorer que cette concurrence russe, chinoise, turque, sud-coréenne, sud-africaine ou israélienne use d'autres armes que celle de la taille industrielle ou du prix. Cette concurrence organisée bénéficie d'abord du plein soutien de son État en ordre de bataille : déplacements, renseignements et financements sont coordonnés par une volonté ferme de l'Etat. Elle utilise ensuite des armes que la France refuse d'utiliser : désinformation (voir la campagne en Australie contre le contrat français de sous-marin, qui vaut celles, très violentes, contre le Rafale en Inde où le parti du Congrès a été instrumentalisé par un avionneur concurrent) et corruption (qui ose croire que certains contrats récents de concurrents européens aient pu se faire sans cette douceur-là ?). Elle casse enfin les prix car les contrats domestiques sont rentables et réguliers. Face à cette concurrence-là, quelles armes la naïve consolidation européenne lui opposera-t-elle ? Celle du prix ? Aucun programme européen n'est déjà compétitif pour les armées nationales clientes... Aucun des trois arguments des promoteurs du démantèlement de l'industrie nationale au profit d'ensembles européens fédérés et intégrés ne saurait amener les gouvernements à privilégier une quelconque "préférence européenne" à leur souveraineté de choix. La préférence européenne ne se décrète pas : elle se mérite. Or, on l'a vu, les ratés de la coopération européenne n'ont jamais servi de leçon à leurs initiateurs. Pourtant, des expériences négatives du passé, au moins trois s'en dégagent : une convergence des besoins et des spécifications (ce qui sous-entend que les Etats partagent la même vision de la politique de défense), un cadre bilatéral - opérationnel et industriel - favorisant la coopération du maître d'œuvre et de son éco-système, (évitant ainsi la dispersion et les digressions de tiers imposant leurs vues ou leurs industriels) et un financement pluriannuel, lui aussi bilatéral. Aux grands programmes, toujours décevants, les nations sages préfèrent un cadre bilatéral clair, de la conception à la commercialisation. C'est le cas des programmes de missiles franco-britanniques, des programmes navals germano-norvégiens, belgo-néerlandais ; c'est le tort des programmes bilatéraux que de vouloir s'élargir à tout prix au plus vite : SCAF avec l'Espagne, MGCS avec les nations Leopard. C'est enfin le défaut majeur de tous ces projets européens que de ne jamais prévoir un financement garanti donc pluriannuel. Est-il admissible pour la France que le futur de son aviation d'armes soit dans les mains d'une poignée de députés de la commission du budget du Bundestag ? La défense de la France ne se fait pas plus au Bundestag que la politique de la France à la corbeille de la bourse. Exportation, l'un des grands défis pour la souveraineté française close volume_off L'exportation, enfin. Troisième pilier de l'industrie, après la R&D et la commande publique, elle doit être replacée dans son contexte politique puisque l'acte d'exporter depuis 1939 est un acte souverain. Sur le plan doctrinal, l'exportation est l'incarnation de la liberté souveraine que la France entend exercer en commerçant ou non avec tel ou tel pays. Elle envoie ainsi un message politique clair tant au pays à qui elle vend qu'à celui auquel elle ne vend pas ; ce faisant, elle contribue à organiser le marché par divers instruments - traités d'interdiction de tel ou tel système, traité de non-prolifération, embargo - ou bloquer toute régulation contraire à ses intérêts (ou de s'en affranchir). A cet égard, la liberté de commerce de la France dans le domaine des ventes d'armes ne saurait être entravée par l'imposition de règles étrangères : l'imposition des règles américaines - que l'Administration sait contourner et faire contourner à ses industriels, comme la règlementation anti-corruption, les normes technologiques, les embargos - est ainsi un des grands défis posés à la souveraineté de la France, l'une des rares nations occidentales à être le vrai concurrent des Etats-Unis : la rivalité sans merci dans le domaine des avions d'armes et des missiles en est l'illustration complète. Œuvre de pharisiens préoccupés d'affirmer leur vertu tout en cherchant surtout à écraser leurs concurrents, cette normalisation du marché des armes appelle au contraire à un regain de souveraineté. Cette liberté est également à défendre bec et ongles dans le domaine des coopérations que la France entend mener. Il lui faut donc négocier ces coopérations avec des partenaires qui respectent sa souveraineté, en lui laissant une totale liberté d'emploi pour ses propres opérations, et en se laissant la liberté d'exporter les matériels co-développés. En ce sens, la coopération européenne n'est pas la prolongation d'un modèle national d'indépendance mais bel et bien - et c'est là le but recherché par ses auteurs allemands et bruxellois - une dépendance mutuelle qui est à rebours de la conception nationale défendue ici. Cette liberté se niche aussi dans la conception morale du commerce des armes : du moment que les décisions nationales sont prises selon ses règles d'éthique, qui sont celles d'ailleurs que chacun proclame de son côté, il n'y a pas lieu de laisser contester ces décisions au motif qu'elles contreviendraient à l'interprétation publique de circonstance de ces mêmes règles par ses concurrents. Sur le plan opérationnel, cette liberté d'exporter permet ensuite de graduer l'intensité des relations que la France décide d'entretenir avec tel ou tel pays. La géopolitique française - c'est-à-dire sa capacité à profiter de sa géographie, de son Histoire et de ses atouts pour assurer son influence - s'exprime par le type de matériel qu'elle est prête à vendre à un tel pays. La vente d'avions d'armes, de sous-marins conventionnels, de satellites d'observation, de systèmes de radars ou de missiles ou de services sensibles (R&D) inscrit en effet la relation bilatérale dans une longue durée : elle détermine ainsi un ancrage qui vaut au moins pour la durée de vie d'un système (en moyenne 30 ans pour un avion d'armes ; 35 ans pour un sous-marin ; 15 ans pour un système de missile). Cet ancrage durable permet le partage : de doctrine, de formation, de renseignements, d'équipements pour des exercices ou des opérations. La France a ainsi équipé presque intégralement jusqu'à une époque récente des pays-clés pour sa diplomatie comme les Emirats Arabes Unis (EAU) et le Qatar ; elle a été, ou est encore selon, la double source en Arabie Saoudite (pour la défense sol-air, la Marine, la Garde Nationale), à Oman (pour la Garde Royale), en Inde, aux EAU, au Qatar, en Egypte, au Brésil, en Malaisie, etc. La coopération navale avec la Grèce pave la voie à des contrats d'acquisition ou de modernisation face au danger turc. Elle continue à faire partie des rares pays appelés pour des appels d'offres sur des systèmes majeurs (sous-marins en Pologne, Pays-Bas, Indonésie ; avions d'armes et défense sol-air en Suisse, etc), preuve qu'elle pèse encore de manière significative tant sur les plans diplomatique qu'industriel. Sur le plan industriel, l'exportation d'armement est une valeur ajoutée, qui démultiplie la souveraineté. D'abord en France où les flux financiers tirés de l'exportation permettent non seulement à l'Etat de consolider sa planification de défense, d'en retirer des revenus (formation), mais aussi aux industriels de conforter des investissements sur fonds propres pour développer des versions utiles ultérieurement aux armées françaises. Les conséquences sur l'emploi qualifié et non délocalisable sont connues (entre 40 et 50.000 emplois vivant directement de l'exportation, soit 25% environ des emplois du secteur). Elle projette ensuite sur le pays partenaire un modèle français de souveraineté où l'indépendance nationale du pays acheteur est non seulement respectée mais consolidée par un pays vendeur - la France - qui n'émet pas de restrictions d'utilisation dans la mesure où la relation est cadrée par un accord d'Etat à Etat fondé sur le respect de la souveraineté. Le pays n'est plus un client, mais un partenaire qui entre dans la sphère d'influence française lié par un contrat intergouvernemental produisant et permettant des échanges féconds de renseignements et d'expériences. La vente d'avions d'armes en Inde comme celle de sous-marins au Brésil, à l'Inde et à la Malaisie l'illustre. De cette vente d'armes découle bien souvent une relation politique, qui débouche sur de nouvelles opportunités souvent éloignées du secteur de la défense : en ce sens, la fiabilité de la France comme fournisseur de systèmes d'armes trace la voie à d'autres ventes et dans d'autres secteurs stratégiques (énergie, nucléaire, etc). Ce modèle souverain dans la conception, la production et l'exportation d'armement a fait ses preuves. La Turquie et la Corée du Sud et dans une moindre mesure l'Indonésie et l'Inde, suivent en cela l'exemple français : fort taux de R&D, développement de champions nationaux en monopole, structuration de l'offre, promotion organisée sur les marchés de l'armement et accompagnement diplomatique complet des offres de d'armement. L'exportation n'échappe cependant pas à l'ordre naturel des choses : tout bouge et se transforme sans cesse. La position de la France est ainsi forte mais s'érode. Il y a les explications diplomatiques : un alignement des positions nationales sur les positions de ses concurrents (américains), un moralisme aussi inutile que destructeur, absence de déplacements (qui égale les voyages de Jean-Yves Le Drian ?) pour faire du client un partenaire ; il y a les raisons financières : myopie de Bercy, peur des encours trop nombreux sur des pays fragiles (Brésil, Égypte), frilosité des banques sur des pays (Arabie, Indonésie) ou des domaines (drones armés) sensibles ; il y a enfin - et actuellement surtout -, des explications juridiques sous couvert d'une morale douteuse : alors que la France, à la différence de nombreux pays occidentaux, a un système rigoureux de contrôle des exportations, elle se voit accusée de vendre n'importe quoi à n'importe qui et, surtout, de le faire au moyen de la corruption. Le grand combat perdu de l'industrie d'armement (et de l'industrie tout court) aura été celui de la lutte contre la corruption. Face à Transparency International, elle a perdu en effet le combat principal en 2000 avec l'imposition de la convention OCDE qui bannit les "frais commerciaux extérieurs", les criminalise rétroactivement et la pénalise alors que les principaux corrupteurs avaient déjà trouvé la parade (Etats-Unis avec le FCPA de 1977) ou refusaient de signer un texte aussi suicidaire (Afrique du Sud, Israël, Chine, Russie, etc). Depuis 2000, l'industrie subit de plein fouet les effets pervers de procédures stériles, qui sont la ruine de son commerce et la fortune des avocats et consultants spécialisés. Elle subit les procédures inquisitoriales sur ses contacts, consultants, contrats. Elle subit le détournement de ses échanges électroniques vers des serveurs situés à l'étranger. A force d'être pure, elle est épurée ; à force d'être morale, elle perd le moral ; à force de laver plus blanc que ses concurrents, elle sort lessivée. Et ce n'est pas tout : jugée coupable au tribunal de la morale à géométrie variable d'ONG manipulées ou naïves, elle est régulièrement traînée dans la boue dans les media et désormais devant les tribunaux avec l'État. Si l'on doit à la ministre une belle défense des exportations nationales d'armement, on sent que le ver est partout dans le système et détruit des réseaux commerciaux entiers et donc des ventes futures. Alors que l'État parle d'abord de redistribuer une richesse inexistante, l'industrie d'armement démontre qu'il faut d'abord savoir la créer. Donc exporter. Montesquieu ne disait pas autre chose dans l'Esprit des Lois que "Le commerce est la chose du monde la plus utile à l'État". L'armement ne fait pas exception : il faut oser le dire. https://www.latribune.fr/opinions/les-veritables-menaces-qui-pesent-sur-l-industrie-d-armement-francaise-3-3-852610.html

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