7 août 2019 | International, Aérospatial

Les nouveaux systèmes de défense sol-air de l'armée bientôt testés

L'armée suisse va démarrer prochainement les essais des systèmes radar destinés à renouveler sa défense sol-air de longue portée. Deux systèmes sont dans la course: le Patriot de la société américaine Raytheon et le SAMP/T du consortium français Eurosam.

L'achat de ces systèmes est lié au programme d'acquisition des nouveaux avions de combat. Les essais auront lieu sur l'ancienne place d'exercice de Menzingen dans le canton de Zoug, a indiqué mercredi le Département fédéral de la défense (DDPS).

Les détecteurs du Patriot seront testés du 19 au 30 août et ceux du SAMP/T du 16 au 27 septembre. Au total, dix missions spécifiques seront réalisées pour évaluer les aspects techniques et opérationnels de ces appareils. Il s'agira d'effectuer des mesures au sol et de sonder l'espace aérien à la recherche d'avions des Forces aériennes.

Pas d'essais de tir

Les deux candidats accompliront le même programme d'essai afin d'assurer l'égalité de traitement, a expliqué Marc Dürr, de l'Office fédéral de l'armement armasuisse, responsable des essais. Aucun essai n'aura lieu les jours fériés ou le week-end. Et il n'y aura pas de tir.

Les tests ont lieu en Suisse car la topographie a une influence sur les détecteurs, a ajouté M. Dürr. La situation n'est pas la même dans le massif alpin ou dans une zone côtière. Le choix se portera sur un modèle qui sera utilisé tel quel et qui ne nécessitera pas d'adaptations pour la Suisse.

Les résultats de chaque candidat seront ensuite comparés. Suivra alors un deuxième appel d'offres comme pour le nouvel avion de combat. Le Conseil fédéral tranchera à fin 2020 ou début 2021 sur la base des évaluations et des rapports des experts de l'armée.

Huit milliards au total

La surface à couvrir par la défense sol-air doit être de 15'000 km2 au moins. Le système doit atteindre une altitude d'engagement de plus de 12'000 m et une portée supérieure à 50 km. Il n'est pas nécessaire de disposer d'une capacité de défense contre des missiles balistiques.

L'achat d'un système de défense sol-air se fera dans le cadre des programmes d'armement ordinaires. L'acquisition des avions de combat sera en revanche soumise au vote, probablement en septembre ou novembre 2020.

La facture totale ne devait pas dépasser 8 milliards de francs. L'arrêté de planification doit comporter un volume de financement maximal pour les avions de 6 milliards, le reste étant dévolu à la défense sol-air. L'achat des avions et du système de défense sol-air sera coordonné sur le plan technique et du point de vue du calendrier.

Quatre avions en lice

Quatre jets ont été évalués entre avril et juin à Payerne pour remplacer les Tiger et les F/A-18 de l'armée. Le français Rafale (Dassault), l'européen Eurofighter (Airbus) et les deux avions américains: le successeur du FA-18, le Super Hornet de Boeing, et le F-35A de Lockheed-Martin. Le suédois Saab a retiré le Gripen E de l'évaluation.

Les deux derniers projets d'achats de jets avaient été marqués par un scrutin populaire. L'acquisition de F/A-18 avait été rendue possible après l'échec en 1993 de l'initiative populaire s'y opposant. L'achat de Gripen a été rejeté en 2014 après un référendum contre le fonds qui aurait dû être mis sur pied pour le financer.

https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/economie/Les-nouveaux-systemes-de-defense-sol-air-de-l-armee-bientot-testes.html

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    Industrie : Lourds investissements chez Thales à Saint-Héand

    Par Stéphanie Gallo Triouleyre Créée par Pierre Angénieux en 1932, autour des zooms pour le cinéma et la télévision, puis rachetée en 1994 par le groupe Thales, l'entreprise de Saint-Héand dans la Loire réalise aujourd'hui 4/5e de sa production dans le secteur de la Défense. Elle vient justement de démarrer les livraisons de ses nouvelles jumelles de vision nocturne O-NYX à l'armée de Terre. Elle investit par ailleurs lourdement pour développer l'ensemble de ses activités. La Direction Générale des Armées avait notifié à Thales le marché des jumelles O-nyx fin 2017, la première livraison est intervenue il y a quelques semaines. Ces jumelles de vision nocturnes sont destinées à remplacer progressivement les jumelles Lucie qui équipaient jusqu'ici l'Armée de terre et qui étaient déjà fabriquées par Thales Saint-Héand (ex Thales Angénieux avant la réorganisation des sites Thales) dans la Loire. "Nous sommes partis d'un équipement dont nous disposions pour codévelopper avec la DGA et les utilisateurs. Nous sommes parvenus à des jumelles plus ergonomiques, plus légères (340 grammes NDLR) et plus performantes que celles qui équipent déjà les Forces Françaises", signale Delphine Cabaton, responsable commerciale du projet O-nyx. Plus de 3.500 paires ont d'ores et déjà été commandées. 15 000 unités sur 7 ans Le marché court sur 7 ans et devrait s'accompagner de 1 000 à 2 000 commandes par an, soit au total entre 10 000 et 15 000 équipements O-nyx fabriqués par le site ligérien du groupe Thales. Secret défense oblige, impossible de connaitre le montant du marché. En revanche, Bertrand Boismoreau, directeur d'établissement, souligne l'importance de cet accord : "Nous avons coutume de dire que lorsque l'Armée française investit un euro chez nous, la France gagne deux euros à l'export. L'Armée française a une réputation d'exigence absolue. 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Le marché O-nyx contribue évidemment à cette progression mais Thales Angénieux se déploie par ailleurs sur d'autres sujets. Notamment sur les optiques cinéma, production historique pour laquelle elle est mondialement connue. Celle-ci représente aujourd'hui 20 à 25% de son activité. Plusieurs millions d'euros sont en train d'être investis par l'entreprise pour développer une nouvelle gamme d'optiques à focale fixe, marché sur lequel elle n'était pas, ou peu, présente jusqu'ici, privilégiant les zooms. "Les tournages de film nécessitent souvent des zooms et des focales fixes. D'autres acteurs étaient bien positionnés sur les focales fixes mais les nouveaux formats nous remettent sur la même ligne de départ. L'idée est de proposer aux cinéastes de pouvoir tourner l'intégralité de leurs films avec des produits Angénieux, avec en plus des fonctionnalités très différenciantes : nos appareils sont plus compacts, plus légers, avec des possibilités de personnalisation de filtres", expose le directeur d'établissement, Bertrand Boismoreau. Une gamme de 12 focales est en cours de préparation, sachant que "plusieurs millions d'euros d'investissement" sont nécessaires au développement de chacune des focales. Un investissement colossal donc mais qui devrait permettre à Thales Angénieux, sous 10 ans, de viser un marché complémentaire de 100 millions d'euros. Nouvelle ligne de production Enfin, le site ligérien va être encore renforcé dans les prochains mois. Le groupe Thales lui confie en effet la production de nouvelles caméras infrarouge pour le secteur de la Défense. Elles ont été codéveloppées avec un site parisien du groupe. Une nouvelle ligne de production est en cours d'installation. 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