3 mars 2020 | International, Aérospatial, Naval

Des Rafale de la Marine nationale s’équipent de pièces imprimées en 3D

Un Rafale de la Marine nationale vient d'effectuer son premier vol avec une pièce imprimée en 3D avec succès : dessinée et prototypée sur le porte-avions Charles de Gaulle, la pièce est un boîtier de commande de vidanges des réservoirs de carburant. C'est une première pour la marine qui peut ainsi compter sur la fabrication additive pour concevoir des pièces détachées rapidement et proposer diverses itérations à moindre coût. Le composant final a été imprimé en 3D par Dassault Systèmes et pourrait bien être le premier d'une longue série.

En février 2019, le porte-avions Charles de Gaulle s'équipait d'une imprimante 3D, probablement d'une machine de bureau à dépôt de matière fondue, afin de concevoir toutes sortes d'objets pour dépanner l'équipage parti en mission. Un ravitaillement ou une réparation en pleine mer est très coûteux et long, un temps que les techniciens de la Marine nationale ne peuvent parfois pas s'offrir. La fabrication additive pourrait être une première solution : en ayant une imprimante 3D à bord du porte-avions, son équipage produirait ce dont il a besoin sur place, s'affranchissant de nombreuses contraintes.

La Marine nationale possède aujourd'hui 40 Rafale, dont 28 en ligne. C'est aujourd'hui l'avion de combat le plus moderne en service sur le territoire français. L'Etat-major des armées (EMA) explique qu'une équipe de techniciens de la Marine nationale a proposé d'utiliser l'imprimante 3D à bord du porte-avions Charles de Gaulle pour imaginer différentes pièces détachées intégrées à leur Rafale. Ils ont donc dessiné une maquette de renfort qui a ensuite été imprimée en 3D sur le bateau directement. L'EMA ajoute : “Le projet est immédiatement retransmis à la Direction de la maintenance aéronautique pour analyse au sein du plateau technique central mis en place dans le cadre du premier marché verticalisé de la flotte et rassemblant les spécialistes étatiques et industriels du domaine.” Le marché évoqué concerne le contrat RAVEL obtenu en mai 2019 par Dassault Aviation et ce pour une durée de 10 ans. Celui-ci a notamment pour objectif d'assurer l'entretien des Rafale, une assistance technique et une meilleure gestion des stocks.

Après quelques jours d'études, le modèle imprimé sur le porte-avions a été adapté afin que le groupe Dassault puisse imprimer en 3D un produit fini. On ne sait pas quels matériaux et technologie ont été utilisés mais les pièces auraient été montées sur l'ensemble des Rafale embarqués dans le cadre de la mission Foch qui a débuté le 22 janvier dernier. La direction de la maintenance aéronautique (DMAé) conclut : « L'endommagement d'un aéronef en mer étant plus sévère qu'à terre, il revient à la DMAé de calculer et d'anticiper les besoins des différents aéronefs embarqués pour soutenir au mieux les équipes du porte-avions dans leur travail quotidien. »

La fabrication additive pourrait donc répondre à ces objectifs et aider les équipes à concevoir des pièces détachées plus rapidement et efficacement. On espère que d'autres Rafale pourront être équipés de pièces imprimées en 3D ! En attendant, vous pouvez retrouver davantage d'informations ICI.

https://www.3dnatives.com/rafale-marine-nationale-impression-3d-03032020/

Sur le même sujet

  • Textron wants to expand Aerosonde drone operations throughout Europe

    12 septembre 2023 | International, Naval

    Textron wants to expand Aerosonde drone operations throughout Europe

    Textron currently flies its small UAS off four U.S. Navy ships.

  • Egypt unveils locally made drones at EDEX 2021

    3 décembre 2021 | International, Aérospatial

    Egypt unveils locally made drones at EDEX 2021

    The show was scheduled to take place in 2020 but was postponed due to the COVID-19 pandemic.

  • Réfléchir à l’Europe de la défense de demain

    22 mai 2019 | International, Aérospatial, Naval, Terrestre, C4ISR, Sécurité, Autre défense

    Réfléchir à l’Europe de la défense de demain

    (B2) L'Europe doit-elle s'occuper de défense et de diplomatie ? Comment peut-elle le faire ? Observateur patenté des institutions européennes, B2 vous propose quelques pistes de réflexion... On ne peut pas se réjouir simplement que la coopération structurée permanente ait été mise en place ou qu'un Fonds européen de défense soit en train de naitre. L'Europe ne fait ainsi que rattraper un retard à l'allumage. Tous ces projets ont été conçus il y a dix ou vingt ans. Ce qui à l'échelle de l'évolution du monde est quasiment un siècle. Les mettre en place maintenant est indispensable. Mais la donne stratégique évolue. Il importe de continuer à avancer vite, pour rattraper le retard et combler toutes les lacunes. Se reposer sur les 'lauriers' serait une erreur tragique. La doctrine européenne : sans illusion, La réalité inscrite dans les Traités européens actuels est la politique (européenne) de sécurité et de défense commune (PeSDC), alias l'Europe de la défense. Elle n'est pas comparable à ce qui se définit au plan national comme une politique de défense. Il est primordial d'avoir une vue ‘honnête' et ‘objective' de la situation actuelle. Ce qu'est l'Europe de la défense. Ce qu'elle n'est pas Mini QG militaire, Fonds européen de la défense, coopération structurée permanente... Ce n'est pas le grand soir annoncé par certains. Mais c'est une étape intéressante permettant à différents projets mis sur la table depuis un ou deux ans de progresser. Union européenne de défense : ce qui avance, ce qui bloque B'tir des structures institutionnelles Les dernières options travaillées au sein de la Commission européenne semblent favoriser une nouvelle direction générale au mandat élargi regroupant la Défense et la Sécurité, selon nos informations. Une DG défense et sécurité d'ici la fin de l'année ?* L'idée d'avoir une commission de plein exercice consacrée aux questions de défense dans le futur Parlement européen est sur la table. Sera-t-elle acceptée ? En route vers une commission Défense au Parlement européen ?* A force de parler d'armée européenne, il faudrait examiner ce que cela imposerait. Ne tentons pas de dire que cette idée est bonne ou mauvaise. Essayons de voir ce que cela supposerait. Imaginons un moment un consensus politique pour créer cette armée. Imaginons des moyens pragmatiques pour la mettre en œuvre. Et si l'armée européenne était un projet d'avenir ? Dynamiser la diplomatie européenne Pour avoir une diplomatie européenne plus réactive, pourquoi ne pas désigner un envoyé ou un représentant spécial pour une zone de crise, ou confier à une troïka ou un duo de pays membres le soin de mener les négociations. Deux outils oubliés de la diplomatie européenne de gestion de crises à ressusciter Berlin insiste régulièrement sur un point souvent oublié dans la rhétorique sur l'armée européenne : la mise en place d'un « Conseil de sécurité de l'UE ». Un point qui mérite un peu d'attention. Mettre en place un Conseil de sécurité européen ? Une idée à travailler. L'Union européenne dispose de représentants spéciaux en Asie centrale, au Moyen-Orient au Sahel, etc. Leur présence est-elle nécessaire aujourd'hui ? Huit représentants spéciaux de l'UE enkystés dans le paysage. Efficacité ? Refonder la gestion de crises Malgré de grands effets de manche, l'Union européenne a perdu en fait son ambition de maintien de la paix qui sur laquelle reposait sa politique de sécurité et de défense. Et cependant, il ne manque pas de raisons et de possibilités d'agir. Que pourrait-elle faire ? Les missions et opérations de sécurité et de défense communes sont aujourd'hui un peu les enfants délaissés de la politique extérieure de l'Union européenne (PESC). Elles ne suscitent que très peu d'attention des responsables européens. Certaines missions et opérations n'ont plus d'efficacité ou sont arrivées à leur terme. Il est temps d'en tirer la leçon ! Opération Sophia, EUBAM Rafah et Libya... l'UE doit apprendre à fermer des missions devenues inutiles Le concept des battlegroups est bon mais il est dépassé aujourd'hui. Cela reste un joujou d'exercice, impossible à mettre en pratique. Pour le rendre déployable trois éléments essentiels peuvent être travaillés : une autorisation politique préalable, des financements préalables, des éléments modulaires. Revoir le concept des battlegroups : une nécessité Développer l'autonomie industrielle Malgré des efforts certains, la plupart des pays européens n'ont pas le réflexe d'acheter chez leur voisin quand ils ne peuvent s'équiper en national. Et ils préfèrent acheter américain. L'achat d'un équipement militaire ne peut se résoudre à une question technique, il y a tout un accompagnement politique, logistique à prévoir que seuls les États-Unis aujourd'hui fournissent. Pourquoi les Européens n'arrivent pas à convaincre lors de l'achat d'équipements militaires ? (article publié jeudi) A suivre... (Nicolas Gros-Verheyde) https://club.bruxelles2.eu/2019/05/reflechir-a-leurope-de-la-defense-demain/

Toutes les nouvelles