14 mai 2018 | International, Aérospatial, Naval, Terrestre, C4ISR

Budget de l'UE : Bruxelles propose une enveloppe conséquente pour la défense

La Commission européenne propose un budget de 20 milliards d'euros pour la défense entre 2021 et 2027, dont 7 milliards pour le Fonds européen de défense.

SOURCE AFP

Publié le 29/04/2018 à 10:07 | Le Point.fr

L'Union européenne de la défense se concrétise financièrement avec une dotation conséquente de près de 20 milliards d'euros dans le projet de budget préparé par la Commission européenne pour la période 2021-2027, selon des documents de travail vus par l'Agence France-Presse. Sans surprise, le Fonds européen de défense se taille la part du lion avec une dotation pour l'ensemble de la période de 7 milliards pour l'industrie de la défense et une autre de 3,5 milliards pour la recherche et le développement conjoints de technologies et d'équipements.

Une seconde enveloppe de 6,5 milliards d'euros est consacrée à la mobilité militaire en Europe. L'espace n'est pas en reste avec un financement programmé de 13 milliards d'euros pour les systèmes de navigation par satellites Galileo et EGNOS. « Cela correspond exactement à ce qui est annoncé depuis le lancement du Fonds de défense avec une dotation de 1,5 milliard d'euros par an », a déclaré à l'Agence France-Presse l'eurodéputé français Arnaud Danjean, spécialiste des questions militaires. Le Fonds doit permettre de financer des projets montés en coopération, a souligné Arnaud Danjean.

Lire aussi - Pourquoi l'Europe de la défense ne parvient pas à décoller

La dotation pour la mobilité vise pour sa part à renforcer les capacités logistiques avec des infrastructures routières et ferroviaires utilisables pour déplacer des unités et des équipements militaires de l'Italie à la Pologne, de la France à l'Estonie. « Tout cela relève du symbole plus que d'une capacité crédible », a toutefois jugé sous couvert de l'anonymat un eurodéputé membre de la commission des Budgets. L'objectif de l'Union européenne est de se renforcer en tant qu'acteur mondial, mais également de se préparer à un éventuel désengagement des États-Unis.

Des économies potentielles

L'effort financier demandé est aussi justifié par les économies potentielles. « En procédant à des acquisitions communes, nous pouvons économiser près d'un tiers des dépenses actuellement consacrées à la Défense », soutient le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. « L'UE compte actuellement 178 systèmes d'armes différents contre 30 seulement aux États-Unis », se plaît-il à rappeler. « Lorsque les chefs d'État et de gouvernement déclarent que l'Europe doit à l'avenir se mobiliser encore plus fortement pour protéger la population et assurer sa sécurité, ils doivent traduire leurs paroles en actes, répondre aux questions par des moyens financiers concrets », a estimé M. Juncker en février.

Compétence des États membres, la Défense est un poste budgétaire nouveau dans le budget européen. Aucun euro n'avait été budgétisé pour la mobilité militaire sur l'exercice 2014-2020 et la dotation du Fonds européen de Défense était de 590 millions d'euros.

http://www.lepoint.fr/europe/budget-de-l-ue-bruxelles-propose-une-enveloppe-consequente-pour-la-defense-29-04-2018-2214420_2626.php

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"Les Britanniques semblent d'ailleurs beaucoup moins effrayés que nous à l'idée d'une concurrence intra-européenne", assure Hélène Conway-Mouret. De fait, chacun des deux programmes avance de son côté. Lancé par Paris et Berlin en juillet 2017, le SCAF a été rejoint par l'Espagne mi-2018. Le projet vise le développement d'un nouvel avion de combat (NGF, pour New Generation Fighter), de drones d'accompagnement ("remote carriers", ou effecteurs déportés) et d'un "cloud de combat" destiné à faire fonctionner ces engins en réseau. Après d''pres négociations, Paris et Berlin ont signé début 2020 un premier contrat de recherche et technologies (R&T). D'un montant de 155 millions d'euros, il a permis de lancer les travaux préparatoires au développement d'un démonstrateur à l'horizon 2026. Dassault, Airbus Defence & Space, Safran, MTU, Thales, MBDA et l'espagnol Indra figurent notamment parmi les industriels retenus. 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