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February 13, 2019 | International, C4ISR

Earthcube, la start-up française qui veut marcher dans les pas de Palantir

ANNE DRIF

Fondé il y a deux ans par deux anciens d'Areva et Airbus, Earthcube travaille pour quatre « organisations » du ministère des Armées et un service britannique.

L'un montait des joint-ventures en Chine, en Russie et en Corée chez Areva. L'autre élaborait de nouvelles technologies d'observation de la terre chez Airbus Defense & Space. A 37 et 34 ans, Arnaud Guérin et Renaud Allioux sont aujourd'hui à la tête d'Earthcube, la première start-up devenue, en l'espace de deux ans, le prestataire de quatre « organisations » au sein du ministère de la Défense, dont ses services de renseignement militaire. Et d'un service britannique.

Identifier un pick-up dans le désert

Faute d'écho à ses solutions de Big Data au sein de l'avionneur, et Space X ayant écarté sa candidature, les projets de Renaud Allioux, ont rencontré ceux d'Arnaud Guérin, qui s'intéressait lui aussi aux systèmes de surveillance stratégiques.

Ensembles, ils ont lancé une solution d'intelligence artificielle qui permet d'identifier sur des images satellites prises à 600 kilomètres d'altitude, des objets de quelques dizaines de pixels en quelques secondes, comme un pick-up en plein désert, ou de suivre des dizaines de milliers de véhicules, dans de grands centres urbains, comme Deir Ezzor aux mains de l'EI. « Aujourd'hui, il faut plusieurs jours à un analyste de renseignement pour mener ce type de ciblage sur des images satellites. Avec l'arrivée des satellites espions européens CSO, qui fourniront un grand volume de données, les équipes d'analystes pourront, en l'état des outils actuels, traiter moins de 10 % des flux, explique Arnaud Guérin. Or, la rapidité d'intervention est clef dans ces missions ».

Expansion américaine

Rapidement identifiée par la Direction générale des Armées, Earthcube a scellé son alliance avec la Direction du renseignement militaire lors du premier défi de l' Intelligence Campus , son pôle dédié aux nouvelles technologies. Mais celle-ci n'est pas exclusive, puisque la start-up a pu se rapprocher d'autres services de renseignement. En 2017, la société a levé 3 millions d'euros. Au départ, pourtant, ils ambitionnaient de s'adresser seulement aux acteurs privés ayant de forts enjeux sécuritaires comme les groupes pétroliers ou nucléaires. « Chez Areva, je faisais mettre en place des systèmes de surveillance au sol pour des sites miniers ou chimiques, poursuit Arnaud Guérin. Mais, quand vous êtes le géant chinois Cnooc, vous devez sécuriser des dizaines de milliers de kilomètres de pipeline. Ces systèmes de surveillance sont vulnérables et onéreux ».

Au lancement d'Earthcube en 2016, ajoute-t-il, « nous nous étions positionnés comme l'alternative non américaine d'analyses de données, mais c'est une illusion de croire que les services de renseignements américains ont une réelle longueur d'avance sur les Européens en la matière », poursuit le dirigeant. Earthcube est ainsi « en discussions avancées » avec des organisations américaines.

Les deux fondateurs ont de sérieuses ambitions, quitte à prendre une référence qui fait polémique en France. « Pour nous, l'américain Palantir est un modèle. En très peu de temps, ils ont réussi à devenir l'égal de géants traditionnels de leur secteur ».

Anne Drif

https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/0600634357107-earthcube-la-start-up-francaise-qui-veut-marcher-dans-les-pas-de-palantir-2244076.php

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