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November 23, 2018 | International, Aerospace

Dassault, Airbus, Safran et MTU joueront les premiers rôles dans le futur avion de combat franco-allemand

HASSAN MEDDAH

La ministre des armées Florence Parly et son homologue allemande Ursula Von der Leyen attribueront l'an prochain aux industriels européens les premiers contrats d'études pour affiner l'architecture du système aérien de combat du futur et préparer les premiers démonstrateurs. Elles ont déjà confirmé les noms des heureux élus. Quid de Thales?

Les avionneurs Dassault Aviation et Airbus ainsi que les motoristes français et allemand Safran et MTU vont enfin pouvoir faire plancher leurs équipes sur le programme SCAF, le système de combat aérien du futur. Il s'agit du principal programme de coopération franco-allemand dans le domaine de la Défense avec le programme de char de combat du futur. Le futur chasseur devra remplacer à l'horizon 2035-2040 le Rafale français et l'Eurofighter déployé dans les armées allemandes.

Se mettre au travail

En marge de la réunion des ministres des affaires étrangères et de la Défense qui a démarré à Bruxelles le 20 novembre, la ministre française des armées Florence Parly et son homologue allemande ont fait un point sur leurs grands programmes militaires en

coopération. Le délégué général de l'armement Joël Barre et son vis-à-vis allemand étaient également présents. Les partenaires ont décidé d'attribuer les premiers contrats d'études aux industriels dans le courant de l'année 2019 pour éviter de prendre tout retard.

"La réunion avait pour but de clarifier l'architecture industrielle des programmes en coopération. Ces études lancent réellement le programme SCAF. Les industriels vont pouvoir se mettre au travail", souligne une source proche de la ministre française des Armées.

Un premier contrat d'études générales sera confié début 2019 à Dassault Aviation et Airbus qui se partageront le leadership. Il s'agit de définir l'architecture et le concept du système de combat aérien du futur, qualifié de système de systèmes, avec en son cœur une flotte d'avions de chasse en communication avec des avions de renseignement, des satellites, des drones, des infrastructures terrestres.... Il faudra répondre notamment au type et au nombre de drones qui intégreraient un tel dispositif. Cette étude devrait durer environ deux ans. L'objectif est de présenter les grands choix d'architecture du SCAF en 2021.

Quid de Thales

Deux autres contrats d'études ont été également décidés en vue de préparer des démonstrateurs, étape majeure en vue de dérisquer un programme d'une telle envergure. Il est prévu qu'elles soient lancées au plus tard au moment du Bourget en juin 2019.

La première étude concerne le démonstrateur lié à l'appareil lui-même. Dassault Aviation, désigné leader de cette étude, est ainsi confirmé dans son rôle de chef de file industriel du programme SCAF. Il travaillera avec Airbus comme sous-traitant.

La seconde étude concerne le démonstrateur pour le moteur. Safran, fabricant du moteur M88 du Rafale est désigné comme maître d'œuvre leader. Il retrouvera une vielle connaissance, le motoriste allemand MTU avec lequel il a déjà collaboré sur le moteur de l'A400M, l'avion de transport militaire d'Airbus Military.

En avril dernier, au salon aéronautique de Berlin, Dassault Aviation et Airbus avaient confirmé leur volonté de collaborer sur le programme SCAF. "Nos deux entreprises s'engagent à travailler ensemble de façon pragmatique et efficace. Notre feuille de route commune pour le programme SCAF comprendra des propositions pour le développement de démonstrateurs à partir de 2025", avait alors précisé Eric Trappier, PDG de l'avionneur français.

Thales, qui produit l'électronique du Rafale mais n'est pas mentionné en premier rang dans l'attribution des études, fait figure de grand perdant. "Il sera sur la photo finale" souligne toutefois une source proche de la ministre française de la Défense soulignant le caractère crucial de son expertise dans le domaine dit de système de systèmes.

Aucun montant n'a été précisé pour le coût des études. Le programme d'un avion de combat de nouvelle génération se chiffre toutefois en dizaines de milliards d'euros. La France et l'Allemagneont déjà rappelé qu'ils comptaient ouvrir leur collaboration a d'autres pays européen et notamment l'Espagne. Quant au Royaume-Uni, il s'est engagé sur un projet d'avion alternatif avec le soutien de l'Italie.

https://www.usinenouvelle.com/article/dassault-airbus-safran-et-mtu-joueront-les-premiers-roles-dans-le-futur-avion-de-combat-franco-allemand.N772314

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    13 janvier, par Nicolas Lefebvre D'ici 2040, le Rafale français, l'Eurofighter allemand et le F-18 Hornet espagnol laisseront la place aux chasseurs de 5e génération du programme européen SCAF. Si les partenaires français de ce consortium tirent leur épingle du jeu, reste à mettre en place une gouvernance à long terme dans ce programme. Juin 2019, salon aéronautique du Bourget. Le patron de Dassault Aviation, Éric Trappier, ne cache pas sa fierté au moment de poser pour les photographes devant la maquette grandeur nature de la future fierté européenne en matière d'avions de chasse. Le SCAF (Système de Combat Aérien Futur, également baptisé Next Generation Fighter, noms provisoires) est certes sur les rails, mais il n'y a pas une minute à perdre. Le patron de Dassault est un homme pressé, et veut se donner les moyens de tenir les délais. « Ce n'est pas de l'impatience, c'est indispensable », a-t-il lancé au Bourget, avec le planning en tête : première démo en 2026, produit fini en 2040. Cela semble loin ; en réalité, c'est demain pour l'Europe de la défense. Tenir ce planning passera forcément par une bonne entente avec ses différents partenaires français, allemands et espagnols, les trois pays scellant leur avenir commun le 17 juin dernier. Genèse d'un projet pan-européen L'histoire mérite un petit retour en arrière. Initialement, Dassault devait convoler en justes noces avec les Britanniques de BAE Systems, l'un des géants européens de l'industrie de la Défense. En 2010, Paris et Londres – gr'ce au tandem Sarkozy-Cameron – sont sur la même longueur d'ondes, les premiers budgets de développement sont débloqués, le futur avion de chasse mobilise les équipes de part et d'autre de la Manche. En 2014, Dassault Aviation, BAE Systems, Thales, Rolls-Royce et Safran, auxquels se sont joints les Italiens de Leonardo, travaillent de concert. Jusqu'en 2016. Les dents grincent dans de nombreuses entreprises, Safran (ex-Snecma) a par exemple peur de disparaître, écrasé par Rolls-Royce. La coopération s'arrête, le divorce est consommé ; les Français cherchent d'autres partenaires et se rapprochent des Allemands. En juillet 2017, le tandem Merkel-Macron lance le programme SCAF, sous l'impulsion commune du Français Dassault Aviation et de l'Allemand Airbus Defence And Space, basé à Munich. La planification stratégique pour les 25 prochaines années se fera donc en haut lieu, suivant la vision de ces deux intégrateurs systémiques, piliers du projet. Ont par la suite rejoint l'aventure le motoriste allemand MTU Aero Engines et son homologue français Safran, l'électronicien français Thales et leurs homologues allemands Rohde & Schwarz et Hensoldt, ou encore le consortium européen MBDA et le fabricant allemand Diehl pour l'armement. Depuis, les Britanniques ont choisi de s'allier avec les Italiens de Aeronautica Militare et les Suédois de Saab pour développer le chasseur furtif Tempest. Mission nº1 : d'abord régler le différend avec les Allemands Retour à l'actualité. Les plus belles histoires connaissent elles aussi des couacs. Tout allait bien jusqu'en juin 2019, les Allemands sortant alors le carnet de chèque pour compléter un premier budget de 65 millions d'euros pour les 24 prochains mois, sachant que la recherche et développement s'élèvera à terme à 200, voire 300 millions d'euros. Mais Paris et Berlin sont tombés sur un os : les deux pays ne suivent pas la même politique diplomatique à l'export. Au printemps dernier, l'affaire des livraisons d'armes françaises à l'Arabie saoudite, dans le cadre de la guerre au Yémen, passe mal outre-Rhin. Le Bundestag – le Parlement allemand – est en effet très réticent à l'idée d'exporter des armes servant dans cette guerre en particulier. Une position d'autant plus paradoxale que l'Allemagne est beaucoup plus indulgente vis-à-vis des entreprises qui exportent par exemple des armes vers la Turquie, embourbée dans sa guerre contre les Kurdes. Un avion commun comportant des éléments français et allemands devra néanmoins nécessairement respecter les contraintes les plus fortes. En l'occurrence celles venues de Berlin. En septembre, le patron français de Dassault a demandé aux gouvernements français et allemand de régler cette brouille diplomatique pour ne pas entraver la bonne marche du programme commun. Mission nº2 : ensuite assurer le leadership systémique du projet Côté français, le programme SCAF réunit aujourd'hui les compétences et savoir-faire de fleurons de l'industrie de la Défense : l'avionneur Dassault Aviation, le motoriste Safran, ainsi que Thales pour la partie électronique. Trois grandes entreprises du secteur régalien de la Défense. Thales – dirigé par Patrice Caine – et Safran – dirigé par Philippe Petitcolin –ont en commun d'avoir l'Etat français à leur capital, respectivement à hauteur de 25,7% et de 11%. L'Etat français est également présent indirectement chez Dassault via la participation d'Airbus (9% environ, sachant que l'l'Etat détient 11% d'Airbus). A noter que Dassault Aviation, aux mains de la famille Dassault – détient également 24,3% de Thales. Chez Dassault, la priorité est désormais de garder la main sur le projet, et de rendre pérenne la coopération franco-allemande. Une position de nº1 qui fait d'ailleurs des envieux, notamment du côté de Thales. Entre les patrons de Dassault et de Thales, il y a d'ailleurs un petit air de Je t'aime, moi non plus, les deux entreprises se connaissant par cœur puisqu'elles collaborent sur de nombreux projets et en premier lieu sur le fleuron militaire de Dassault, le Rafale. En réalité, Patrice Caine a très mal pris de ne pas être intégré au projet SCAF, dès le début. De plus, si Dassault considère que le fuselage reste la pierre angulaire d'un avion furtif, Thales pense que l'électronique et l'intelligence artificielle ont déjà pris le pas sur plateformes. En clair, Thales ne veut plus de l'étiquette de simple « équipementier » et se rêve désormais en maître d'œuvre des grands programmes d'armements. Sachant que du terrestre au naval, en passant par l'aérien, Thales est présent absolument partout, l'argument n'est pas complètement dénué de sens. De plus, les systèmes d'armes actuels sont effectivement centrés sur la communication entre systèmes de capteurs et systèmes d'armes, cœur de métier de Thales version défense. Pour autant, Thales manque cruellement de l'expérience nécessaire à la conduite des grands programmes. Il est possible que l'adoubement de Caine par Emmanuel Macron, après le rejet de la candidature d'Henri Proglio en 2015, ait donné des ailes au patron de Thales dont l'ambition dévorante dérange, en interne comme en externe. Le groupe n'hésite pas en effet à croiser le fer avec ses condisciples industriels de défense et Patrice Caine est coutumier des joutes franco-françaises : pour marquer son territoire il n'hésite pas, par exemple, à présenter Thales face à des partenaires français comme cela a pu être le cas face au constructeur maritime Naval Group début 2019 lors d'un important appel d'offre belgo-néerlandais qu'il a finalement perdu. L'histoire ne manque pas de sel quand on sait que la société détient 35% de Naval Group. Thales ne manque pas pourtant de sujets internes de préoccupation voire d'inquiétude, parmi lesquels l'intégration de Gemalto, spécialiste de la cybersécurité récemment racheté pour 5,6 milliards d'euros. Pour revenir sur le futur avion de chasse européen, Éric Trappier garde la main. Et à travers lui, l'aéronautique français dans son ensemble. La France n'est pas la seule bénéficiaire de ce programme ; se joue aussi à long terme la souveraineté industrielle de l'Europe sur les questions de défense. https://www.taurillon.org/futur-avion-de-chasse-europeen-la-france-retrouve-son-leadership

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