May 15, 2024 | International, Security
FBI Seizes BreachForums Again, Urges Users to Report Criminal Activity
BreachForums, a notorious online bazaar for stolen data, has been seized by law enforcement agencies for the second time in a year.
May 24, 2019 | International, Aerospace, Naval, Land, C4ISR, Security, Other Defence
Par Frédéric Dubois
Mariages de raison ou de passion, les rapprochements entre grands groupes industriels sont devenus, depuis quinze ans, un passage obligé pour les entreprises qui veulent survivre sur ce marché hyper concurrentiel. Et les cas sont nombreux. Dans les airs, l'exemple le plus connu est certainement l'Eurofighter Typhoon, avion de combat bi-réacteur mis en service en 2004 par l'entreprise européenne Eurofighter GmbH. Aux manettes, quatre pays : la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie. Ce projet d'avion européen était sur la table depuis les années 70. Finalement, ces quatre pays ont uni leurs savoir-faire, laissant les Français sur la touche, car ces derniers préféraient faire cavalier seul avec le Rafale de Dassault. Entre les deux camps, les résultats commerciaux sont sans appel. En quinze ans, Eurofighter GmbH a vendu 538 exemplaires de son chasseur ; en quelques années de plus, Dassault a écoulé – seulement – 176 avions, en dépit d'une carrière opérationnelle nettement plus prestigieuse.
Cette situation a poussé les Européens à revoir leur copie. En 2014, Français et Britanniques se mettent à plancher sur un projet – baptisé FCAS pour Future Combat Air System – afin de produire un avion de 6e génération. Trois ans plus tard, ils sont rejoints par les Allemands. Finalement, en 2018, Dassault annonce officiellement son partenariat avec Airbus Defence and Space dans le cadre du projet FCAS : l'Europe va ainsi se doter d'un nouveau système de défense aérienne avec l'héritier du Rafale, de l'Eurofighter Typhoon européen et de l'Hornet espagnol. Son nom (provisoire) : New Generation Fighter. Dans les airs, les Européens ont enfin compris qu'il valait mieux parler une seule et même langue face au Sukhoi Su-57 russe, et autres F-35 américain ou J-20 chinois.
Quel que soit le secteur en Europe, les industries nationales jouent aujourd'hui leur survie face à des concurrents aux moyens nettement plus importants qu'auparavant, gr'ce à des marchés domestiques en forte dynamique et au soutien politique et financier d'états puissants. Après les airs, prenons la direction des océans. Le secteur de l'industrie navale a pris quelques longueurs de retard. En 2017, le quotidien français Le Mondetitrait : « Naval : le serpent de mer de la consolidation européenne ». Dans ce secteur comme dans les autres, le principe de « consolidation » est sur toutes les lèvres, la concurrence étant très sévère entre pays exportateurs. Deux géants se dressent face aux Européens : les Russes et surtout les Chinois, devenus la première puissance mondiale en la matière. En seulement dix ans.
« Les groupes européens se sont trop souvent livré une guerre fratricide sur les appels d'offres internationaux, remarque Bertrand Gueynard, directeur du pôle Défense et sécurité du cabinet de conseil en stratégie CEIS dans les colonnes du Monde. Ils sont confrontés à la montée en puissance des arsenaux chinois, russes et même aujourd'hui japonais. Pour rester dans la classe mondiale, les rapprochements sont indispensables. Dans cette industrie, la taille est déterminante car elle permet d'offrir une large gamme de produits et de financer les investissements en recherche et développement nécessaires pour maintenir une avance technologique. Il faut toujours avoir un coup d'avance. » Motivées par le risque de disparition de certaines industries (les exemples sont nombreux hors défense), certaines entreprises européennes de l'industrie navale ont décidé de réagir avant qu'il ne soit trop tard.
C'est le cas du Français Naval Group et de l'Italien Fincantieri. En 2017, Fincantieri a décidé de se lier à la France à travers deux projets : le rachat des Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire (les Sud-Coréens ayant jeté l'éponge) et l'alliance avec son homologue Naval Group. Ces deux entreprises étaient à la fois concurrentes lors d'appels d'offre internationaux et partenaires sur différents projets depuis trente ans, comme avec les frégates Horizon, un projet impulsé en 1991 par Hervé Guillou... devenu PDG de l'entreprise française en 2014. Lors de l'annonce de son alliance avec le PDG de Fincantieri Giuseppe Bono, Guillou a expliqué leur vision commune : « C'est une double ambition – à la fois d'offrir à nos deux pays les meilleures technologies au meilleur prix avec les meilleurs programmes pour garantir la supériorité de nos marines, mais aussi d'être capables d'avoir une présence mondiale suffisante pour assurer notre compétitivité et notre présence sur le marché – qui justifie notre rapprochement. »
Cette volonté de la France et de l'Italie part d'un constat sans ambiguïté : l'Europe, et ses divers budgets de défense nationaux, n'a plus les moyens de faire vivre ni de maintenir toutes les compétences de l'ensemble des industriels de la construction navale. Les marchés commencent à opérer une sélection naturelle douloureuse, certains acteurs historiques commençant à connaitre de graves difficultés, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas ou encore en Espagne. C'est une course pour la survie qui s'engage désormais.
Les Européens ont donc tout intérêt à faire vite, d'autant qu'ils jouissent d'un savoir-faire et de technologies que le reste de la planète leur envie, avec des fleurons high-tech comme Leonardo, Thalès ou Safran. Car si la concurrence est aujourd'hui féroce, les atouts des Européens sont évidents et constituent de réelles opportunités pour les acteurs du Vieux continent. Encore faut-il qu'ils arrêtent de se mettre – trop souvent – des b'tons dans les roues.
May 15, 2024 | International, Security
BreachForums, a notorious online bazaar for stolen data, has been seized by law enforcement agencies for the second time in a year.
November 7, 2018 | International, Aerospace, Naval, Land, C4ISR, Security
Par Michel Cabirol La France et l'Allemagne ont à l'évidence des enjeux et des objectifs différents. La coopération franco-allemande est-elle assise sur des bases saines ? Pas sûr. La France peut-elle vraiment faire confiance à l'Allemagne en matière de politique de défense et d'armement? Pas sûr si l'on en croit le député LREM du Finistère, Jean-Charles Larsonneur, qui jette un pavé dans la mare avec son rapport sur le programme 146 (Equipement des forces et dissuasion) : "L'approfondissement, sans grande publicité et, pour ainsi dire, à bas bruit, du concept de nation-cadre de l'OTAN, consiste à fédérer autour de l'Allemagne les capacités de 17 « petits » pays, ce qui risque de réduire l'intérêt des Allemands pour nos coopérations bilatérales", a-t-il expliqué le 24 octobre à l'Assemblée nationale. L'Allemagne se place dans une volonté de leadership en Europe dans le domaine de la défense, qu'elle a très clairement exprimé dans son Livre Blanc de 2016 et dans sa stratégie dans le domaine des technologies clés. D'ailleurs, l'un des plus influents think tank d'Allemagne, la Stiftung für Wissenschaft und Politik (SWP), synthétise parfaitement la stratégie allemande. Il préconisait en août 2017 que Berlin prenne le leadership militaire de l'Union européenne, et de devenir le pilier européen de l'OTAN en raison du futur désengagement américain. "La Bundeswehr pourrait devenir une épine dorsale de la sécurité européenne à long terme, affirmait la SWP. (...) Cela exige de la volonté du futur gouvernement fédéral d'accepter un leadership politique et militaire dans l'alliance". Un avantage puissant pour l'industrie allemande L'Allemagne a effectivement su se saisir du concept de nation-cadre ("Framework Nation Concept"- FNC) élaboré par l'OTAN à son initiative à partir de 2012. De fait, l'Allemagne, qui a mis en œuvre ce concept, s'est entourée, en tant que nation-cadre, de 19 États membres pour mettre en œuvre des projets de coopération très approfondis, tendant à une véritable intégration pour certains d'entre eux (Pays-Bas notamment). Et pour de nombreux observateurs, ce concept va se révéler être un rouleau compresseur en faveur des intérêts industriels germaniques. C'est un "instrument stratégique qui pourrait servir puissamment les intérêts de l'industrie allemande", a confirmée Jean-Charles Larsonneur. Pourquoi ? Selon Antoine Bouvier, cité dans le rapport du député, l'interpénétration des enjeux capacitaires et opérationnels est profonde. Ainsi, les États partenaires de l'Allemagne ont souscrit l'engagement de porter au standard le plus élevé leurs capacités des chars de combat, ce qui constitue une "formidable opportunité pour KMW ". Cette opportunité est par nature d'autant plus grande que l'intégration des capacités militaires concernées est poussée. Ainsi, l'armée de terre néerlandaise ne pourrait désormais plus être déployée sans la Bundeswehr, tant leur intégration capacitaire est profonde. L'Allemagne, dans ce schéma, tient un rôle d'intégrateur des capacités européennes. Cette ambition s'appuie sur des ressources budgétaires à la hausse : augmentation de 34,3 milliards d'euros en 2016 à 42,9 milliards en 2019 (soit 1,31% du PIB). "Le concept de nation-cadre se constitue de fait comme le pilier européen de l'Alliance ‒ aux yeux d'Américains, mieux vaut voir l'Europe de la défense se constituer dans un cadre de l'OTAN, bien connu, plutôt que dans des constructions européennes moins maîtrisées par eux", a expliqué Jean-Charles Larsonneur dans son rapport. Le SCAF en danger? Un accord politique a été trouvé au plus haut niveau le 13 juillet 2017, formalisé par des lettres d'intention au printemps 2018. Il est convenu que la France aura un rôle prééminent dans la conduite du programme SCAF. Symétriquement, il est entendu que l'Allemagne en aura un dans la conduite du projet de char du futur tout comme elle a obtenu le leadership sur le futur drone MALE européen. Selon Jean-Charles Larsonneur, les industriels français et allemands ne disposent toujours pas d'un cadre réglementaire, ne serait-ce que pour échanger des informations. "Il ressort de mes travaux que la DGA attend des réponses de son équivalent allemand", a-t-il révélé. "Il est donc urgent de poser des jalons aussi irréversibles que possible dans la coopération franco-allemande, tant que le contexte politique le permet", a-t-il affirmé. Jean-Charles Larsonneur est inquiet sur la coopération franco-allemande. "La coopération franco-allemande présente en ce moment quelques signes de flottement", a-t-il estimé à l'Assemblée nationale. Il a cité en exemple la décision des Allemands de décliner la proposition française de développer en commun un missile européen pour le nouveau standard du Tigre, au profit d'un missile israélien, le Spike, comme l'avait révélé La Tribune. Mais selon Antoine Bouvier, le nouveau Spike LR2 n'est qu'au début de son développement et comporte donc des risques technologiques. "Le choix des Allemands pour une joint venture entre Rafael, fabricant israélien du Spike, et RheinMettall ‒ dont le rôle dans ce programme ne paraît d'ailleurs pas être dominant ‒ ne s'explique donc pas principalement par des considérations techniques", a précisé le rapport du député du Finistère. Le concept de nation-cadre permet également à l'Allemagne d'avancer discrètement ses pions dans le domaine des sous-marins. Après avoir fait céder la Norvège (membre du FNC), Berlin tente désormais de séduire la Pologne et les Pays-Bas en vantant un cluster européen sous-marin sous tutelle allemande. Ce qui marginaliserait clairement la France en Europe. En février 2017, la Norvège a commandé quatre U-212 et doit développer avec Berlin un partenariat à vocation mondiale dans le domaine des missiles mer-mer et des systèmes de traitement de l'information. La décision d'Oslo d'interrompre l'appel d'offres et de choisir une évolution du sous-marin en service dans la Marine allemande dans le cadre d'une coopération opérationnelle et industrielle renforcée, risque de faire t'ches d'huile en Europe... La France est en danger. https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/cooperations-dans-l-armement-la-france-peut-elle-vraiment-faire-confiance-a-l-allemagne-1-3-795987.html
September 20, 2018 | International, Aerospace, Land
M.C. avec AFP Une réponse au « comportement agressif » de la Russie. La Pologne est prête à débourser au moins deux milliards de dollars pour l'implantation d'une base militaire américaine sur son sol, une offre que le président Donald Trump a affirmé étudier « très sérieusement ». Le président Andrzej Duda « nous a offert beaucoup plus que deux milliards de dollars » pour l'installation d'une base permanente dans son pays, a indiqué Donald Trump lors d'une conférence de presse commune à la Maison Blanche avec son homologue polonais. « Nous étudions cela très sérieusement », avait-il fait savoir plus tôt dans le Bureau ovale avant leur entretien. Il a précisé que les Etats-Unis examinaient cette requête polonaise « d'un point de vue, en premier lieu, de protection militaire pour les deux pays et, aussi, de coût ». Dans la soirée, la Maison Blanche a indiqué dans un communiqué que « les Etats-Unis s'engagent à explorer les options pour un rôle plus important de l'armée américaine en Pologne, et nous intensifierons nos consultations pour déterminer la faisabilité du concept ». « Les résultats de ces efforts contribueront à la défense non seulement de l'Europe centrale et orientale mais aussi de l'Alliance tout entière », a poursuivi l'exécutif américain en référence à l'Otan dont fait partie la Pologne. « Fort Trump » Lors de leur conférence de presse commune, le président polonais a appelé Donald Trump à « déployer plus de soldats américains en Pologne ». « J'espère que vous prendrez la décision de déployer plus d'unités et d'équipement (...). J'aimerais voir une base américaine permanente en Pologne », a-t-il ajouté, suggérant de l'appeler « Fort Trump ». Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a salué plus tard les efforts de la Pologne pour augmenter son budget militaire, tout en insistant sur le fait qu'aucune décision n'avait été prise concernant une éventuelle base américaine sur son territoire. « Les questions sont nombreuses », a-t-il souligné auprès de journalistes au Pentagone. « Comme vous le savez, il ne s'agit pas seulement d'une base. Il s'agit de zones d'entraînement, il s'agit d'infrastructures de maintenance au sein de la base, toutes ces choses, ce sont beaucoup de détails que nous devons étudier avec les Polonais », a-t-il expliqué. « Donc aucune décision n'a été prise, nous l'étudions et nous travaillons ensemble ». Aggraver les tensions entre l'Occident et la Russie Aux côtés de Donald Trump, Andrzej Duda a également longuement insisté sur « le comportement agressif » de la Russie, évoquant notamment la situation en Géorgie voisine ou en Crimée qui font partie de la « violation permanente du droit international » par Moscou. « Il y a toute une panoplie d'arguments en faveur du fait que la présence des forces armées des Etats-Unis dans cette région est absolument justifiée », a poursuivi Andrzej Duda. « Je suis convaincu qu'il n'y a pas de méthode plus efficace pour empêcher une guerre que de montrer que nous sommes prêts à repousser une attaque à tout moment », a-t-il affirmé. Des propos appuyés par le milliardaire new-yorkais : « Il y a beaucoup d'agressivité dans cette situation. La Russie a agi de manière agressive. Ils respectent la force. (...) Et nous avons la plus grande force au monde, surtout en ce moment ». Une telle initiative, si elle se concrétisait, pourrait cependant créer des crispations au sein de l'Otan, dont la Pologne est membre, mais aussi aggraver encore un peu plus les vives tensions entre l'Occident et la Russie. https://www.20minutes.fr/monde/2338979-20180919-pologne-prete-payer-2-milliards-dollars-base-americaine-pourrait-appeler-fort-trump