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September 3, 2019 | Local, Aerospace

Airbus se retire de la course pour remplacer les CF-18 canadiens

Par LEE BERTHIAUME

La division Airbus Defence and Space, en partenariat avec le gouvernement britannique, était l'une des quatre entreprises qui devaient selon toute vraisemblance soumissionner pour ce contrat de 19 milliards portant sur la construction des 88 nouveaux avions de chasse qui doivent remplacer les CF-18 vieillissants de l'Aviation royale canadienne.

Mais dans un communiqué publié vendredi, Airbus annonce qu'elle a informé le gouvernement canadien de sa décision de retirer de la course son « Eurofighter Typhoon » pour deux motifs — déjà évoqués par ailleurs avant même le lancement officiel de l'appel d'offres en juillet.

Le premier motif concerne l'obligation pour les soumissionnaires de préciser comment ils comptent s'assurer que leurs avions pourront s'intégrer au réseau canado-américain ultra-secret de renseignement, connu sous le nom de « Two Eyes », qui est utilisé pour coordonner la défense commune de l'Amérique du Nord.

Airbus conclut que cette exigence fait peser « un coût trop lourd » sur les avions qui ne sont pas américains. Le géant européen explique qu'il aurait été tenu de démontrer comment il envisageait d'intégrer son Typhoon au système « Two-Eyes » sans même connaître les détails techniques de ce système ultra-secret de renseignement.

Le deuxième facteur a été la décision du gouvernement libéral de modifier la politique qui obligeait traditionnellement les soumissionnaires à s'engager légalement à investir autant d'argent dans des produits et activités au Canada que ce qu'ils tirent des contrats militaires décrochés.

En vertu du nouveau mécanisme, les soumissionnaires peuvent plutôt établir des « objectifs industriels » et signer des accords non contraignants promettant de tout mettre en œuvre pour les atteindre. Ces soumissionnaires perdent des points dans l'appel d'offres, mais ils ne sont plus écartés d'emblée de la course.

Les États-Unis soutenaient que la politique précédente violait un accord signé par le Canada en 2006 pour devenir l'un des neuf pays partenaires dans le développement du F-35 de Lockheed Martin. Or, cet accord prévoit que les entreprises des pays partenaires se feront toutes concurrence pour obtenir des contrats en sous-traitance.

Deuxième retrait

Dans son annonce, vendredi, Airbus soutient que la nouvelle approche ne valorise pas suffisamment les engagements contraignants qu'elle était prête à offrir et qui constituaient l'un de ses principaux arguments.

La ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Carla Qualtrough, a défendu à nouveau l'approche de son gouvernement dans ce dossier. Dans une déclaration écrite publiée après l'annonce du retrait d'Airbus, elle a estimé que cette nouvelle approche « assurera une participation maximale des fournisseurs ».

« Notre gouvernement priorise les retombées économiques solides dans ce projet, a soutenu Mme Qualtrough. Nous sommes convaincus que cet investissement soutiendra la croissance de la main-d'œuvre canadienne hautement qualifiée dans les industries de l'aérospatiale et de la défense pour les décennies à venir et créera d'importantes retombées économiques et industrielles dans l'ensemble du pays. »

Airbus devient la deuxième entreprise à retirer son chasseur de l'appel d'offres canadien, après le retrait du « Rafale » de la société française Dassault en novembre dernier. Il ne reste plus maintenant comme prétendants que le « F-35 » de Lockheed Martin, le « Super Hornet » de son concurrent américain Boeing et le « Gripen » du suédois Saab.

Boeing et Saab ont déjà exprimé leurs préoccupations au sujet de la nouvelle politique en matière d'exigences industrielles, affirmant que ces changements ne profiteront pas aux contribuables et à l'industrie canadienne de l'aérospatiale et de la défense.

Les entreprises devraient soumettre leurs offres l'hiver prochain et le contrat final doit être signé en 2022 ; le premier avion ne sera pas livré avant au moins 2025. Les gouvernements fédéraux successifs s'emploient à remplacer les CF-18 depuis plus de dix ans.

Selon le porte-parole conservateur en matière de défense, James Bezan, le retrait d'Airbus prouve que le gouvernement libéral a mal géré tout ce dossier pendant son mandat — notamment en attendant quatre ans avant de lancer l'appel d'offres promis en campagne électorale en 2015. « Alors que d'autres pays ont choisi des avions de combat en moins de deux ans, le bilan du premier ministre Justin Trudeau en matière d'achats militaires en est un de retards et d'échecs », a estimé M. Bezan.

Le gouvernement conservateur précédent avait annoncé en 2010 un plan pour acheter des F-35 de Lockheed Martin sans appel d'offres, mais il y a renoncé deux ans plus tard à la suite de préoccupations concernant les coûts et les capacités de ce chasseur furtif.

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/201908/30/01-5239279-airbus-se-retire-de-la-course-pour-remplacer-les-cf-18-canadiens.php

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    By Lee Berthiaume, The Canadian Press OTTAWA — The Canadian Coast Guard's recent struggles resupplying northern communities and rescuing ice-jammed ferries appear set to continue despite Prime Minister Justin Trudeau's promise to spend $15.7 billion on "a complete fleet renewal." That's because none of the 18 vessels the government announced last week that it plans to buy will be an icebreaker, meaning the coast guard will be forced to continue relying on its existing icebreaker fleet for the foreseeable future. Many of those are nearing — or have already exceeded — their expected lifespans, which has resulted in breakdowns and other problems that have affected coast-guard operations, such as resupply runs and assisting ferries in winter. Federal procurement minister Carla Qualtrough acknowledged on the sidelines of the annual Cansec arms-trade show this week "there's definitely a capability gap on icebreakers," but wouldn't say when it would be addressed. Qualtrough instead indicated that any announcement on more ships for the coast guard would likely come after the government adds a third shipyard to the two that are already partners in the federal shipbuilding plan. "There's definitely more ships coming," she said on Thursday. "It will really be dependent on how long it takes the third yard to get itself ready to build the kind of ships we need." The search is expected to start in the coming weeks, but while many observers expect Davie Shipbuilding in Quebec City to emerge victorious, a senior government official maintained a decision is unlikely before October's election. The government's planned $15.7-billion investment unveiled last week includes two Arctic patrol ships to be built by Irving Shipbuilding in Halifax and 16 so-called multipurpose vessels from Seaspan Shipbuilding in Vancouver. But those vessels are what officials describe as "ice-capable," rather than icebreakers, meaning the coast guard will need to continue to rely on its existing fleet for many of its operations. The icebreaker fleet did receive a boost on Thursday, when the Canadian Coast Guard officially welcomed the CCGS Molly Kool to its ranks after several months of conversion work at Davie. The CCGS Molly Kool is the first of three second-hand icebreakers that Davie has sold to the government, which the coast guard has said it plans to use for the next 15 to 20 years to fill any gaps until replacements are built. But while the government is spending millions to refit its current icebreakers, which are on average 35 years old, and keep them running as long as possible, the question remains when those replacements will arrive. The only new icebreaker currently in the government's multibillion-dollar shipbuilding plan is the polar-class CCGS John G. Diefenbaker, which was expected in 2017 before various delays pushed it back to the next decade. "We haven't built a coast guard-designed icebreaker since 1983. That was the last time," said Rob Huebert, an expert on the coast guard at the University of Calgary. "And anything we have bought is usually second-hand from industry." The coast guard doesn't have clout in Ottawa, Huebert said, which has translated into a lack of long-term planning or investment by successive governments — except when there are political points to be scored. And while the addition of a third yard to the federal shipbuilding plan should mean icebreakers will follow soon after, Huebert said it is all ad hoc and will simply lead to the same problems down the road. "I get incensed by the fact that we do not have any form of a long-term coast-guard renewal for icebreakers." Documents obtained by The Canadian Press warned more than a third of the coast guard's 26 large vessels, including its icebreakers, had exceeded their expected lifespans — and that many wouldn't survive until replacements arrived. The fleet's advanced age was also already affecting the coast guard's ability to do its job, including reduced search-and-rescue coverage, ferry-service disruptions and cancelled resupply runs to Arctic and coastal communities. —Follow @leeberthiaume on Twitter Lee Berthiaume, The Canadian Press https://www.nationalnewswatch.com/2019/05/31/no-icebreakers-in-federal-governments-15-6b-plan-for-new-coast-guard-ships/#.XPFqzBZKiUl

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