4 septembre 2018 |
International,
Aérospatial
L'accord sur la vente de 36 avions de chasse français « Rafale » à l'Inde fait polémique dans le pays, deux ans après sa conclusion. Le principal parti d'opposition accuse le gouvernement Modi d'avoir payé trop cher pour l'achat des « Rafale » et d'avoir favorisé un industriel réputé proche du Premier ministre. Le gouvernement accuse à son tour l'opposition de compromettre la sécurité nationale en cherchant à rendre public des détails précis sur l'accord.
Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
« Une corruption mondialisée ». C'est en ces termes que Rahul Gandhi, président du Congrès, le principal parti d'opposition, a décrit vendredi l'accord sur les Rafale. Une députée appartenant elle aussi au parti du Congrès a également fustigé les termes de l'accord dans la presse, accusant le gouvernement de Narendra Modi de « copinage », aux dépens du secteur public.
Le Congrès affirme en effet que l'Inde a conclu l'achat des 36 Rafale à la France à un prix par avion trois fois supérieur au prix négocié en 2012, lorsque le parti de Rahul Gandhi était encore au pouvoir.
La raison de cette différence, selon ce dernier : le gouvernement Modi a choisi le conglomérat Reliance, dont le PDG est réputé proche du Premier ministre, comme partenaire indien avec l'avionneur français Dassault dans l'accord. A la place du groupe aéronautique public indien HAL prévu au départ.
Selon la presse indienne, le groupe Reliance aurait également signé en janvier 2016 accord pour co-produire le film Tout là-haut avec l'actrice et productrice Julie Gayet, compagne de Francois Hollande à l'époque. Deux jours plus tard, le président Français signait à New Delhi un protocole d'accord sur la vente des 36 Rafale à l'Inde.
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20180831-inde-polemique-accord-vente-rafale-france