17 octobre 2019 | International, Aérospatial, Naval, Terrestre, C4ISR, Sécurité

Défense : Merkel et Macron trouvent un accord pour renforcer leur coopération

Les questions de défense ont dominé le conseil des ministres franco-allemand organisé à Toulouse. Un accord pour harmoniser les exportations d'armes a été annoncé. Face à l'accroissement des tensions dans le commerce international, les deux dirigeants ont aussi envoyé un message fort à Airbus.

Par Grégoire Poussielgue

Publié le 16 oct. 2019 à 19h15

Priorité à la défense. Le climat, les droits d'auteur et l'innovation ont, entre autres, été au menu du conseil des ministres franco-allemand qui s'est tenu mercredi à Toulouse, mais les questions de défense ont occupé une place prépondérante. Dans l'enceinte de la préfecture de Haute-Garonne, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont pu lever les points de friction et aller plus loin dans leur politique commune de programmes d'armement. Les « blocages importants ont été levés » sur les programmes de développement du char et de l'avion de combat du futur, ont annoncé les deux dirigeants. La date de janvier 2020 a été retenue pour notifier les crédits tant attendus par les industriels de l'aéronautique qui visent la réalisation de prototypes à l'horizon 2025.

La question sensible des exportations d'armes a aussi trouvé une issue. La France et l'Allemagne ont annoncé un accord « juridiquement contraignant sur les règles de contrôle d'exportations d'armement pour les programmes développés en commun ». Cet accord était indispensable pour mener à bien les programmes communs en matière d'armement. Un « résultat concret qui permettra davantage de sécurité », s'est félicitée la chancelière allemande.

Un accord obtenu non sans mal car, depuis un an, les tensions sont fortes. Après l'assassinat, il y a tout juste un an, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, l'Allemagne a suspendu ses ventes d'armes vers l'Arabie Saoudite, ce que la France n'a pas fait. Avec l'invasion du Kurdistan syrien, les pays européens ont suspendu leurs exportations d'armes vers la Turquie.

Symbole fort sur l'économie

Entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, il fallait aussi un geste symbolique fort pour marquer la solidité d'un couple franco-allemand « souvent mis à l'épreuve », comme le dit l'Elysée, et ce avant le Conseil européen de la fin de la semaine. Entre le dossier brûlant du Brexit et le rejet de la candidate française, Sylvie Goulard, à la Commission européenne , sans oublier les tensions commerciales croissantes avec les Etats-Unis, l'environnement européen traverse une zone de fortes turbulences. La relation franco-allemande n'y échappe pas. « J'entends parfois dire que la relation franco-allemande est difficile, c'est la situation du monde qui est difficile. S'il n'y avait que nous, les choses seraient plus simples et avanceraient plus vite », a dit le président français après le conseil.

Pour le premier conseil des ministres franco-allemand depuis la signature, en janvier dernier, du traité d'Aix-la-Chapelle , qui renforce leur coopération, la chancelière allemande et le président français ont aussi manié le symbole.

Avant les rencontres bilatérales et le conseil des ministres à la préfecture de Toulouse, les deux dirigeants ont longuement visité la chaîne de montage de l'A350 sur le site Airbus de Toulouse. Un symbole de « l'excellence européenne » selon le président français et un fer de lance de la coopération franco-allemande depuis un demi-siècle.

Rassurer les salariés

Après l'augmentation des droits de douane décidée par les Etats-Unis, il s'agissait aussi de rassurer les salariés français et allemands travaillant sur le site de Toulouse. « Nous tenions à venir aux côtés d'Airbus pour dire notre confiance dans l'entreprise et tout ce qui est devant elle. Vous allez construire le futur de cette entreprise. Il y a parfois des moments de doute et d'inquiétude mais c'est une entreprise formidablement solide », a déclaré Emmanuel Macron à l'occasion d'une rencontre avec les salariés. Angela Merkel y est aussi allée de son couplet. « Nous ferons tout pour garantir le succès de cette entreprise dans les années à venir », a-t-elle dit.

https://www.lesechos.fr/monde/europe/defense-merkel-et-macron-trouvent-un-accord-pour-renforcer-leur-cooperation-1140681

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Des promesses ont été faites pour lutter contre les changements climatiques, travailler à la «réconciliation» avec la population autochtone, élargir l'accès aux services de santé mentale, introduire un régime fédéral d'assurance-médicaments et aider la «classe moyenne» avec une modeste réduction des impôts et une augmentation du salaire minimum fédéral. Le but d'une telle posture progressiste a été révélé cette semaine par la performance de Trudeau au sommet du 70e anniversaire de l'OTAN à Londres. S'exprimant aux côtés du président américain Donald Trump, Trudeau s'est vanté que son gouvernement a déjà entrepris une augmentation de plus de 70 % des dépenses militaires d'ici 2026 et qu'il prévoit en faire davantage. Trudeau a ensuite annoncé mercredi que le Canada affectera six autres chasseurs à réaction et une frégate à la Force de haute disponibilité de l'OTAN, qui vise à faciliter la mobilisation de 30 bataillons terrestres, 30 escadrons aériens et 30 navires de combat dans un délai de 30 jours en cas de crise de guerre avec la Russie. Cela amène la contribution totale du Canada à 12 avions de chasse, une force opérationnelle expéditionnaire aérienne, un avion de patrouille maritime, trois frégates, un sous-marin, un bataillon d'infanterie mécanisée, un hôpital militaire et une section de lutte contre la contamination biologique, radiologique et nucléaire. Lors de l'annonce du nouveau déploiement, Trudeau a salué la participation de l'armée canadienne à une série d'interventions agressives menées par les États-Unis autour du monde. «Aujourd'hui, le Canada dirige des missions de l'OTAN en Lettonie, en Irak et des forces maritimes de l'OTAN en mer Méditerranée et dans la mer Noire, et il fait progresser le programme sur les Femmes, la paix et la sécurité», a-t-il déclaré. Dans une section du discours du Trône largement ignorée dans la couverture médiatique, intitulée «Positionner le Canada pour réussir dans un monde incertain», le gouvernement libéral a décrit sa politique étrangère militariste agressive. Derrière les invocations creuses de «démocratie», de «droits de l'homme» et du «droit international», le gouvernement s'est engagé à renforcer l'engagement du Canada envers l'OTAN et à «défendre l'ordre international fondé sur des règles lorsque cet ordre est remis en question, particulièrement lorsqu'il s'agit de questions de commerce ou de politique numérique». L'«ordre fondé sur des règles» est l'hégémonie mondiale de l'impérialisme américain, qui s'est maintenue depuis la Seconde Guerre mondiale gr'ce au déploiement impitoyable de forces militaires sur chaque continent. Le fait que les libéraux soient prêts à défendre cet ordre «particulièrement lorsqu'il s'agit de questions de commerce ou de politique numérique» est une attaque claire contre la Chine, montrant clairement que l'écrasante majorité de la bourgeoisie canadienne soutient la volonté de Washington d'isoler économiquement son concurrent stratégique et de se préparer au conflit militaire avec lui. Le programme de droite du nouveau gouvernement ne se limite pas aux questions de politique étrangère. L'engagement à chercher un «terrain d'entente» avec les autres partis politiques et les gouvernements provinciaux sert d'écran de fumée pour établir une étroite collaboration avec les forces de la droite dure, notamment les conservateurs unis de Jason Kenney en Alberta, les conservateurs de Doug Ford en Ontario, la Coalition Avenir Québec de François Legault et Scott Moe en Saskatchewan. Depuis les élections fédérales, le gouvernement Kenney a déposé un budget provincial contenant des réductions de dépenses publiques de plus de 10 % en termes réels et a exigé que les travailleurs du secteur public acceptent des réductions salariales allant de 2,5 à 5 %. Ford a imposé un plafond annuel de 1 % sur les augmentations de salaires et d'avantages sociaux d'un million de travailleurs du secteur public pour les trois prochaines années et se prépare à criminaliser les grèves des enseignants. Trudeau a récemment tenu une réunion de réconciliation avec Ford, et les deux politiciens se sont engagés à travailler ensemble. Cela faisait suite à une campagne électorale au cours de laquelle Trudeau et les libéraux, avec l'appui des syndicats, se sont présentés comme des opposants déterminés à Ford et à ses mesures d'austérité. Cela a permis aux libéraux de remporter 79 des 121 sièges de l'Ontario et de défendre leur position en tant que plus grand parti parlementaire. Fait significatif, la ministre responsable de superviser ces relations intergouvernementales est l'ancienne ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland. Principal faucon de guerre du premier mandat de Trudeau, Freeland s'est fait un nom en tant que critique véhémente de la Russie et en tant que partisane d'un partenariat militaire et stratégique plus approfondi avec les États-Unis. Dans son discours de lancement de la nouvelle politique de défense des libéraux en 2017, elle a affirmé que la «force dure», c'est-à-dire la guerre, faisait partie du passé du Canada et devait faire partie de son avenir. Dans le cadre de son rôle nouvellement élargi de vice-première ministre, Freeland communiquera avec Kenney et Moe dans le but manifeste d'écouter les intérêts de l'ouest. En réalité, cela signifie servir les demandes des grandes pétrolières pour des oléoducs vers les eaux navigables, l'expansion de l'exploration énergétique et l'intensification des attaques contre la classe ouvrière pour accroître les profits des entreprises. Freeland continuera également de jouer un rôle de premier plan dans la gestion des relations canado-américaines. Outre Freeland, une autre nomination importante au Cabinet est celle de Bill Blair au poste de ministre de la Sécurité publique. L'ancien chef de la police de Toronto est connu pour avoir dirigé la répression brutale contre les manifestations anti-G20 en 2010. Pendant le premier mandat des libéraux, il était responsable de la supervision de la sécurité frontalière et a donc joué un rôle de premier plan dans l'intégration du Canada à la chasse aux sorcières d'immigrants de Trump. Les premières actions du nouveau gouvernement Trudeau soulignent que, durant son deuxième mandat, il effectuera un nouveau virage à droite en matière de politique étrangère et intérieure et dépendra encore plus des syndicats et du NPD pour se présenter comme étant «progressiste». Le mois dernier, le gouvernement canadien a joué un rôle de soutien important dans le coup d'État de droite appuyé par les États-Unis qui a renversé le président bolivien Evo Morales. Le Canada a appuyé financièrement la mission de l'Organisation des États américains qui a déclaré nulle et non avenue l'élection présidentielle d'octobre, ouvrant la voie à la prise du pouvoir par les militaires et réprimant brutalement l'opposition populaire. Les libéraux ont également travaillé en étroite collaboration avec la bureaucratie syndicale en coulisse pour mettre fin à une grève d'une semaine des travailleurs du CN selon les conditions de l'entreprise. La ministre des Transports, Marie-Claude Bibeau, a effectivement lancé un ultimatum, affirmant que le gouvernement interviendrait pour mettre fin à la grève par voie législative. Un jour plus tard, le syndicat des Teamsters a mis fin à la grève et a refusé de divulguer toute information sur l'entente qu'il avait conclue. La bureaucratie syndicale a joué un rôle central dans la réélection de Trudeau. Au cours de l'été, les congrès annuels de la Fédération canadienne des enseignants et d'Unifor, deux des syndicats les plus influents du pays, se sont transformés en rassemblements de campagne électorale du Parti libéral. Au cours de la campagne, les syndicats ont continué de revendiquer frauduleusement que les libéraux constituaient une alternative «progressiste» à Andrew Scheer et à ses conservateurs. Le rôle du NPD est particulièrement trompeur. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a cherché mercredi à donner l'impression que son parti est en train de conclure un marché difficile en disant aux journalistes que Trudeau devra compter sur l'appui des conservateurs ou du Bloc québécois s'il ne veut pas faire de «progrès significatifs». Pourtant, Singh et le NPD ont passé toute la campagne électorale à pratiquement supplier les libéraux de former une coalition ou une sorte d'arrangement parlementaire pour établir un gouvernement «progressiste». Lorsque les libéraux ont été impliqués dans le coup d'État bolivien, Singh a publié une déclaration hypocrite qui évitait de critiquer directement le gouvernement Trudeau, notant simplement qu'ils devraient se concentrer sur la promotion de la «démocratie» dans le pays sud-américain. Singh a également rencontré Trudeau à la mi-novembre et a fait remarquer par la suite qu'il était sûr que les deux parties pourraient travailler ensemble. Fait révélateur, après avoir critiqué le discours du Trône de jeudi parce qu'il n'allait pas «assez loin», Singh a quand même laissé la porte grande ouverte pour que les députés néo-démocrates votent en sa faveur. La réalité est que même si Singh et le NPD critiquent parfois les libéraux, le gouvernement Trudeau comptera sur les sociaux-démocrates pour leur fournir la couverture de gauche dont ils ont tant besoin. Pour sa part, le NPD jouera le rôle qui lui a été attribué, en faisant fi des prétentions «progressistes» des libéraux et en leur apportant son soutien au besoin, y compris lors de votes parlementaires cruciaux. Cela renforcera la volonté des libéraux d'aller de l'avant avec des attaques sauvages contre la classe ouvrière partout au pays gr'ce à leur collaboration avec des gens comme Kenney et Ford, et alors qu'ils détournent des dizaines de milliards de dollars prévus pour répondre aux besoins sociaux dans le financement de nouvelles flottes d'avions de guerre et de cuirassés dont le gouvernement a besoin pour promouvoir les intérêts et ambitions impérialistes canadiens sur la scène internationale. https://www.wsws.org/fr/articles/2019/12/09/nglm-d09.html

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