Back to news

January 8, 2020 | International, Aerospace

Ce qui a changé entre l’échec du Gripen et aujourd'hui

Avions de combat : Le PS, les Verts et le GSsA lancent ce mercredi le référendum contre l'achat de nouveaux jets. Ils étaient parvenus à couler le Gripen en 2014. La situation de départ est cette fois-ci différente.

Ce 18 mai 2014, les bouchons de champagne avaient sauté au stamm de la gauche, à quelques pas de la gare de Berne. Au terme d'une campagne acharnée qui a même fait ensuite l'objet d'un documentaire, «La bataille du Gripen», de Frédéric Gonseth, 53,8% des votants avaient refusé d'acheter 22 avions de combat Gripen pour une somme de 3,126 milliards de francs. Tous les cantons romands avaient dit non.

Cette année, potentiellement en septembre, les citoyens suisses devraient à nouveau se prononcer sur l'achat d'avions de combat. Le Parti socialiste, le Parti écologiste et le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) lancent le référendum ce mercredi contre l'arrêté de planification qui prévoit d'investir 6 milliards de francs pour acheter de nouveaux jets. Les fronts sont les mêmes qu'en 2014, mais le contexte a changé.

Un vote sur le principe et pas sur un type d'avion

En 2014, le choix d'acheter le Gripen E, modèle en cours de développement, avait suscité la critique et la méfiance. Les détracteurs de ce jet parlaient d'avions de papier. Des membres des forces aériennes s'étaient aussi étonnés, en coulisses, du choix du jet suédois, alors que d'autres avions avaient obtenu de meilleures notes lors de l'évaluation. L'analyse Vox qui avait décortiqué le scrutin avait ainsi montré que 13% des votants avaient mis un non dans l'urne par rejet du Gripen. Cette fois-ci, les Suisses n'auront plus à se prononcer sur un type d'avion. Une seule question leur sera posée: acceptez-vous de payer 6 milliards de francs pour acheter de nouveaux avions de combat? Le Conseil fédéral ne sélectionnera le modèle qu'après le scrutin, sur la base des évaluations conduites par ArmaSuisse. A noter que dans tous les cas, la Suisse n'achètera pas le Gripen: le constructeur Saab a renoncé dès lors qu'il a été écarté des essais en vol et au sol qui ont eu lieu l'an dernier sur la base militaire de Payerne. Il reste ainsi quatre jets en course: le Rafale de Dassault, l'Eurofighter d'Airbus, le Super Hornet de Boeing et le F-35 de Lockheed Martin (voir vidéos de présentation dans l'encadré).

Viola Amherd à la place d'Ueli Maurer

Gaffes en série, couacs de communication, allusions malheureuses: la campagne de 2014 avait été cauchemardesque pour le ministre de la Défense de l'époque, Ueli Maurer (UDC). Six pour cent des votants avaient déclaré, lors de l'analyse Vox, avoir dit non en raison de cette campagne cacophonique. Les électeurs du centre, qui se reconnaissent dans des partis traditionnellement acquis à l'armée, avaient joué un rôle déterminant. Aujourd'hui, c'est une centriste, Viola Amherd, qui est à la manoeuvre. La conseillère fédérale PDC met un accent particulier sur la transparence dans les achats de l'armée. Elle a aussi souhaité amener une caution à la fois scientifique et militaire à ce dossier. Elle a ainsi invité l'astronaute Claude Nicollier à rendre un second avis sur le rapport Air2030. La popularité et l'image de la Haut-Valaisanne joueront un rôle lors de la campagne.

De nouveaux avions sinon rien?

En 2014, le Gripen ne devait remplacer que la flotte des F-5. Les 32 F/A 18 devaient être remplacés dans un second temps. Aujourd'hui, les 30 avions de combat F/A-18 restants sont vieillissants. Il est prévu de prolonger leur durée de vie jusqu'en 2030. Ainsi, la gauche ne pourra pas déployer avec autant d'impact l'un de ses arguments clés de 2014: on peut dire non au Gripen, il reste des avions pour l'armée. A l'époque, selon l'analyse Vox, 24% des détracteurs du Gripen se disaient en effet partisans d'une armée forte, mais ils estimaient aussi que l'achat de ce jet n'était pas une nécessité vitale. Le message sera différent lors de la future campagne. Viola Ahmerd et ses alliés pourront marquer des points en affirmant que le scrutin déterminera la survie des forces aériennes. Fondamentalement, les référendaires ne contestent cela dit pas la nécessité d'avoir des avions mais uniquement pour faire la police du ciel. Ils estiment qu'on peut acheter moins et à un meilleur prix. Leur capacité de convaincre avec cet argument s'annonce déterminante.

Des mesures compensatoires plus basses

C'est une autre différence par rapport au vote de 2014. Les affaires compensatoires - ces contre-prestations exigées de la part du constructeur - se monteront à 60% du prix d'achat des avions. Pour le Gripen, c'était 100%. Sur ce point, la ministre Viola Amherd, critique face aux surcoûts engendrés par ces compensations, s'est imposée au parlement. Les entreprises romandes qui craignaient de ne pas voir la couleur des affaires compensatoires si elles étaient réduites à 60% se disent néanmoins satisfaites: les collaborations seront possibles au-delà du secteur de la sécurité. Elles s'étendront à onze autres domaines, dont celui des machines, de l'électronique ou encore de l'horlogerie.

https://www.24heures.ch/suisse/change-echec-gripen-aujourdhui/story/22057626

On the same subject

  • Technical briefing and media availability on An Act to Amend the National Defence Act and Other Acts

    March 20, 2024 | International, Land

    Technical briefing and media availability on An Act to Amend the National Defence Act and Other Acts

    Media are invited to a virtual briefing by senior government officials with the Department of National Defence and the Canadian Armed Forces (DND/CAF) regarding An Act to Amend the National Defence Act and Other Acts. The briefing will be not for attribution and not for broadcast.

  • US Army-funded research project makes inroads on scaling quantum processors

    August 19, 2020 | International, C4ISR

    US Army-funded research project makes inroads on scaling quantum processors

    Andrew Eversden Correction: An earlier version of this story misspelled the name of Sara Gamble, a program manager in quantum information science at the Army Research Office. WASHINGTON — A research project funded by the U.S. Army has developed a new approach to manufacturing quantum computer chips, representing a significant step forward toward making quantum processors at the scale needed to deliver rapid processing capabilities to the battlefield. The new approach could impact how the service builds quantum networks and distributed sensing capabilities. Quantum processors use a qubit to store information. The researchers were looking to increase the amount of qubits placed onto a photonic chip. Prior to the experiment, researchers were only able to get two or three qubits into one photonic chip, said Sara Gamble, a program manager in quantum information science at the Army Research Office, an element of the Army Research Laboratory at Combat Capabilities Development Command. “Currently we can exert control and successfully manipulate handfuls of qubits, like very countable numbers of them. But when it comes to the millions or billions of qubits that we need for applications of actual interest, how to get to those millions or billions of qubits is a major research challenge,” Gamble said in an interview with C4ISRNET. In this study, researchers succeeded in integrating 128 qubits onto a photonic chip by making small quantum “chiplets” and placing them onto a larger circuit. The chiplets were able to carry quantum information through artificial atoms created by scientists by exploiting defects in diamonds. The increase to 128 is a large jump, but well short of the thousands, millions or billions of qubits needed to successfully complete the applications the service sees as useful in the future. For example, qubits could be used for distributed sensing through networks of quantum systems on the battlefield to allow for greater situational awareness, though Gamble noted that quantum information science research is still in the early stage. “We know that a lot of these qubit types are also excellent sensors. So for things like electric and magnetic fields, these quantum sensors can sense those fields ... with a higher sensitivity than you can get out of classical sensor,” Gamble said. “And then if you network those quantum sensor systems together, that increase you can get in your signal goes up even more. “So we need those isolated qubit sensors. But then we also need a way for those qubit sensors to talk to each other over a quantum network.” Being able to process data at quantum speeds would benefit the military as it seeks to make decisions based on large sets of data coming in from the battlefield in near-real time, and as it moves toward multidomain operations. “It's a fundamentally different way to gather, process and share information,” Gamble said. The research was completed by scientists at the Massachusetts Institute of Technology and Sandia National Laboratories. The new technology still needs to undergo tests to ensure the qubits in the chip can be controlled in a way that would help the Army. Gamble said the research team is also considering how to automate parts of the production process. “Thinking about how we can automate these processes to make them even more repeatable is going to be exciting,” Gamble said, “and something that's going to be necessary if you really want to do this for, you know, millions to billions of qubits instead of 128.” https://www.c4isrnet.com/battlefield-tech/it-networks/2020/08/17/us-army-funded-research-project-makes-inroads-on-scaling-quantum-processors/

  • DJI isn’t the only Chinese drone threat to US security. Meet Autel.

    September 17, 2023 | International, C4ISR, Security

    DJI isn’t the only Chinese drone threat to US security. Meet Autel.

    Here is what the Biden administration and Congress must do to secure U.S. critical infrastructure and the American people.

All news