21 octobre 2018 | International, Aérospatial

Le choix du remplaçant des F-16 belges va tomber

Le gouvernement fédéral est désormais en mesure de formaliser sa décision sur le choix du prochain avion de combat de l'aviation belge.

Un appareil qui devrait voler à partir de 2023 et durant au moins quatre décennies sous les cocardes tricolores rouges, jaunes et noires, qu'il soit américain ou européen.

Les principaux ministres de l'équipe Michel ont été «briefés» mercredi par des experts sur le «retour sociétal» (les retombées économiques et les autres formes de coopération offertes à la Belgique) proposé par les promoteurs des deux candidats officiellement en lice pour le remplacement des F-16 vieillissants: le F-35 Lightning II du groupe américain Lockheed Martin et l'Eurofighter – alias Typhoon – du consortium européen éponyme promu par le Royaume-Uni, dans le cadre d'un marché d'État à État.

Le 4 octobre, le conseil ministériel restreint (»kern») avait déjà entendu le rapport des militaires qui ont conduit l'évaluation exhaustive des deux candidats, sous l'égide d'une cellule de l'état-major de la Défense, l' «Air Combat Capability Program» (ACCaP), dirigée par le colonel Harold Van Pee.

Un troisième candidat potentiel est le Rafale de l'avionneur français Dassault Aviation, pour lequel peu de données chiffrées sont disponibles. Car Paris n'a pas répondu à l'appel d'offres officiel, préférant proposer à la Belgique un «partenariat approfondi et structurant» fondé sur le Rafale et une implication belge dans le développement d'un avion de combat de nouvelle génération, envisagé par la France et l'Allemagne à l'horizon 2040 dans le contexte d'une relance de la défense européenne.

Avant le départ de Vandeput?

Le gouvernement dispose de toutes les informations pour faire son choix, dans un climat de lobbying intense et alors que les États-Unis ont accepté de prolonger pour une courte période – apparemment jusqu'à la fin du mois – leur offre pour le F-35 qui expirait formellement le 14 octobre, date des élections communales et provinciales.

Le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), qui quittera cette fonction d'ici le 1er janvier pour devenir bourgmestre de Hasselt, a dit lundi espérer encore pouvoir boucler cet épineux dossier avant son départ. «Ce serait beau si je pouvais conclure les gros investissements. Nous avons mis beaucoup de choses sur les rails qui sont aujourd'hui mûres pour être tranchées», a-t-il déclaré.

Le Premier ministre Charles Michel (MR) a lui aussi cité, dans sa déclaration de politique générale à la Chambre le 8 octobre, les chantiers à boucler par le gouvernement – dont les décisions à prendre pour plusieurs programmes militaires, comme le remplacement des F-16 – mais en se montrant plus prudent sur l'échéance.

«Nous prendrons très vite, et en tout cas avant la fin de la législature (en mai prochain, NDLR), les décisions qui s'imposent pour chacun de ces programmes», a assuré M. Michel.

Car, comme souvent en Belgique, le dossier ACCaP s'est retrouvé mêlé à au moins deux autres programmes militaires: l'achat de nouveaux drones, potentiellement armés, et de nouveaux blindés pour la composante Terre, un programme baptisé «CaMo» portant sur 477 engins et à mener en coopération avec la France.

L'approche de la dernière ligne droite avant une décision sur le nouveau chasseur-bombardier a accentué les efforts de lobbying dans ce marché d'un montant initial de 3,6 milliards d'euros – et une quinzaine de milliards sur la durée de vie attendue de l'appareil, soit une quarantaine d'années – même si les offres américaine et britanniques semblent «en dessous» de ce cadre financier, selon des sources concordantes.

Les Britanniques, qui promeuvent le Typhoon au nom du consortium Eurofighter (rassemblant également l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie), craignent une décision (trop) h'tive en faveur du F-35 prise en dépit de nombreuses incertitudes sur le coût du chasseur furtif américain, tant à l'achat – la version proposée à la Belgique est le Block 4, dont le développement n'a pas encore été financé – qu'à l'utilisation.

Plusieurs ministres britanniques, dont ceux des Affaires étrangères et du Commerce international, Jeremy Hunt et Liam Fox, viennent ainsi d'écrire à leurs homologues belges pour, selon une source informée, leur rappeler l'intérêt pour la Belgique d'une solution européenne, l'Eurofighter étant produit à 75% sur le continent.

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20181018_01244354/le-choix-du-remplacant-des-f-16-belges-va-tomber

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    Les avions de chasse Saab Gripen sont conçus pour «tuer» les redoutables chasseurs russes Sukhoi en combat aérien et ils possèdent une «ceinture noire» dans ce type de combat, a déclaré le commandant de l'armée de l'air suédoise. Le chasseur suédois Gripen est fait pour détruire les Sukhoi russes et sa furtivité n'y est pour rien, a annoncé le commandant de l'armée de l'air suédoise Mats Helgesson. «Le Gripen, en particulier le modèle E, est conçu pour tuer les Sukhoi. Nous avons une ceinture noire», a déclaré Mats Helgesson cité par Business Insider. Selon le média, les avions de chasse russes Sukhoi ont acquis une sorte de statut légendaire en raison de leur capacité à déjouer les avions de combat américains lors de combats aériens et à réaliser des acrobaties dangereuses et agressives, mais le Gripen a peut-être déchiffré son énigme. «Le Gripen ne peut pas porter un plus grand nombre d'armes, n'a pas de furtivité réelle et n'est pas un avion avec un véritable rayon d'action. Il n'est pas le plus rapide ni même le moins cher. Mais il dispose d'une particularité qui en fait un cauchemar pour les avions de combat russes», affirme Business Insider. Justin Bronk, expert au Royal United Services Institute, a déclaré à Business Insider que le Gripen était au-dessus des autres en termes d'efficacité de la lutte électronique et de brouillage de radars. «Il y a plusieurs années, les pilotes du Gripen étaient fatigués de se voir ridiculisés par les pilotes allemands de Typhoon. Ils ont alors mis en marche leurs moyens de guerre électronique et ont fait passer un sacré coup dur aux Allemands», a relaté Justin Bronk. Selon lui, un Gripen aurait «pu apparaître sur l'aile gauche d'un Typhoon sans être détecté en utilisant sa capacité de brouillage». «Pour vaincre les redoutables chasseurs et missiles sol-air russes, les États-Unis se sont largement tournés vers les avions furtifs. La furtivité coûte une fortune et doit être intégrée à la forme de l'avion», signale Business Insider ajoutant que si la Russie déchiffre le code de détection des avions furtifs F-35 américains, le système d'armes le plus cher de l'histoire sera perdu. «Mais Saab a adopté pour ses avions une approche différente et moins chère pour lutter contre les chasseurs et les missiles russes en se concentrant sur l'attaque électronique, ce qui leur confère un avantage sur la furtivité, car ils peuvent faire évoluer le logiciel sans une reconstruction totale», a résumé Justin Bronk. Le chasseur polyvalent Su-57 de cinquième génération, connu auparavant sous le nom de T-50 PAK FA, a effectué son premier vol en 2010. L'appareil est destiné à détruire des objectifs aériens, terrestres et navals. Il est également capable de déjouer les systèmes de défense aérienne existants et en développement. En février 2018, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a révélé que deux Su-57 avaient été testés en Syrie. Dans la conception de l'appareil, qui combine les fonctions de chasseur et d'avion d'attaque au sol, des technologies furtives et des matériaux composites sont utilisés. Selon l'annonce du président de la Compagnie aéronautique unifiée, Youri Slioussar, la livraison du premier avion fabriqué en série pour les Forces aérospatiales russes est prévue pour 2019. https://sptnkne.ws/kEHG

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These overlaps are noteworthy, since the U.S. and Russia have traditionally been able to work together to mitigate mutual threats even when their bilateral relationship is in crisis. As such, they can point toward ways to get arms control back on track at a time when it is in deep trouble. One such area of overlap appears in section 19C, which covers the conditions that could allow for nuclear use. This list includes an “attack by [an] adversary against critical governmental or military sites of the Russian Federation, disruption of which would undermine nuclear forces response actions." The similarities between this language and that which appears in the 2018 NPR are considerable. That document identifies “attacks on U.S., allied, or partner civilian populations and infrastructure and attacks on U.S. or allied nuclear forces, their command and control, or warning and attack assessment capabilities” as a significant non-nuclear strategic attacks that could warrant the use of nuclear weapons. These parallels suggest that an agreement prohibiting attacks on nuclear command, control and communications systems could be of interest to both Washington and Moscow. A treaty along these lines would help to shore up crisis stability while rebuilding trust and confidence between the U.S. and Russia. It could also become a multilateral approach involving the five nuclear weapon states, which have been meeting regularly to discuss risk reduction and other topics. This would represent one of the few concrete outcomes of these discussions, which have been met with cautious enthusiasm but have so far failed to bear much fruit. 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