22 mai 2020 | Local, Aérospatial

Des experts peu convaincus de la nécessité de remplacer les avions des Snowbirds

Publié le 20 mai 2020

Deux experts soutiennent que les avions utilisés par les Snowbirds sont des avions fiables, malgré leur 'ge. La question de la vétusté des CT-114 Tutor a resurgi après l'accident en Colombie-Britannique qui a coûté la vie à la capitaine Jenn Casey.

Conçu par le fabricant aéronautique Canadair dans les années 1960, le CT-114 Tutor fait partie intégrante des Forces armées canadiennes (FAC) depuis 1964. Utilisé comme avion d'entraînement, jusque dans les années 2000, le modèle est toujours utilisé par les Snowbirds, le 431e escadron de démonstration aérienne des FAC. La base d'attache des Snowbirds est à Moose Jaw, en Saskatchewan.

Aux yeux du président honoraire de l'Association de l'Aviation royale canadienne, André Deschamps, le CT-114 Tutor est un avion très robuste, bien b'ti, solide et très simple. Il est parfait pour les pilotes, car il n'y a pas trop de matériel excessif à s'occuper.

Ancien chef d'état-major de l'Aviation royale canadienne, André Deschamps pense que l'écrasement du CT-114 des capitaines Kasey et MacDougall est dû à une perte de puissance soudaine du moteur de l'appareil.

clairement pas assez pour continuer de voler, explique le lieutenant-général Deschamps.

Selon lui, ce défaut de propulsion de l'aéronef peut être dû à une multitude de raisons.

Outre une cause naturelle, comme un oiseau happé par la turbine de l'avion, ce type d'accident peut aussi être causé par un contaminant dans l'essence [...] Ça peut être atmosphérique, ou ça peut être un bris mécanique à l'intérieur du moteur, note André Deschamps.

Un remplacement complexe

En attendant les résultats d'une enquête sur les causes exactes de l'accident tragique de Kamloops, et malgré l''ge de ce modèle d'aéronef, André Deschamps affirme qu'il est vraiment dur de remplacer cet avion, à cause de ces qualités d'opération.

Un point de vue partagé par Mehran Ebrahimi, directeur de l'Observatoire de l'aéronautique et de l'aviation civile de l'UQAM. Même si ces avions ne sont pas éternels (...) il ne faut pas considérer que, parce que ces avions-là sont vieux, ils sont automatiquement dangereux, précise-t-il.

Le premier ministre Justin Trudeau s'est d'ailleurs entretenu à plusieurs reprises, en fin de semaine, avec le ministre de la Défense au sujet de la sécurité et de l''ge des avions des Snowbirds, selon les informations de La Presse canadienne.

Une question aussi d'ordre financier

De plus, la question financière entre rapidement dans les considérations gouvernementales à ce sujet. Dans un document datant de 2015, la Défense nationale du Canada estimait le coût de remplacement des Tutor entre 500 millions et 1,5 milliard de dollars.

C'est beaucoup d'argent. Dans le contexte actuel, avec la trésorerie des gouvernements, ajoutez à cela la COVID-19, comment ça va se passer, questionne M. Ebrahimi.

Selon André Deschamps, le remplacement des CT-114 entre dans une politique plus large de changement des avions d'entraînement pour les pilotes de chasse canadiens.

Le programme de remplacement existe. (...) Il faut allier ça avec d'autres ressources. On ne veut pas acheter une flotte unique, qui existe seulement pour les Snowbirds, précise M. Deschamps.

Différentes options sont là, prêtes à être évaluées, selon l'ancien chef d'état-major. Il va y avoir des décisions éventuellement, dans les années prochaines. Mais pour le moment, les Tutor sont encore sains.

Une réflexion qui fait écho à un autre document de la Défense nationale du Canada, qui fait partie du Plan national de défense 2018, qui annonce la prolongation de service des CT-114 Tutor : la fin de vie des aéronefs, initialement prévue pour 2020, y est repoussée à 2030.

Le CT-114 Tutor s'est révélé une plateforme très résistante, facile à entretenir et à mettre à niveau, et dont la fonctionnalité peut être maintenue à long terme, reconnaît la Défense nationale questionnée au sujet de ce plan de remplacement des CT-1.

Dans son courriel transmis à Radio-Canada, le gouvernement fédéral conclut : Les Forces armées canadiennes prévoient conserver les Snowbirds comme marque distinctive de l'Aviation royale canadienne

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1704413/snowbirds-ecrasement-kamloops-casey-tutor-defense

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  • Airbus se retire de la course pour remplacer les CF-18 canadiens

    3 septembre 2019 | Local, Aérospatial

    Airbus se retire de la course pour remplacer les CF-18 canadiens

    Par LEE BERTHIAUME La division Airbus Defence and Space, en partenariat avec le gouvernement britannique, était l'une des quatre entreprises qui devaient selon toute vraisemblance soumissionner pour ce contrat de 19 milliards portant sur la construction des 88 nouveaux avions de chasse qui doivent remplacer les CF-18 vieillissants de l'Aviation royale canadienne. Mais dans un communiqué publié vendredi, Airbus annonce qu'elle a informé le gouvernement canadien de sa décision de retirer de la course son « Eurofighter Typhoon » pour deux motifs — déjà évoqués par ailleurs avant même le lancement officiel de l'appel d'offres en juillet. Le premier motif concerne l'obligation pour les soumissionnaires de préciser comment ils comptent s'assurer que leurs avions pourront s'intégrer au réseau canado-américain ultra-secret de renseignement, connu sous le nom de « Two Eyes », qui est utilisé pour coordonner la défense commune de l'Amérique du Nord. Airbus conclut que cette exigence fait peser « un coût trop lourd » sur les avions qui ne sont pas américains. Le géant européen explique qu'il aurait été tenu de démontrer comment il envisageait d'intégrer son Typhoon au système « Two-Eyes » sans même connaître les détails techniques de ce système ultra-secret de renseignement. Le deuxième facteur a été la décision du gouvernement libéral de modifier la politique qui obligeait traditionnellement les soumissionnaires à s'engager légalement à investir autant d'argent dans des produits et activités au Canada que ce qu'ils tirent des contrats militaires décrochés. En vertu du nouveau mécanisme, les soumissionnaires peuvent plutôt établir des « objectifs industriels » et signer des accords non contraignants promettant de tout mettre en œuvre pour les atteindre. Ces soumissionnaires perdent des points dans l'appel d'offres, mais ils ne sont plus écartés d'emblée de la course. Les États-Unis soutenaient que la politique précédente violait un accord signé par le Canada en 2006 pour devenir l'un des neuf pays partenaires dans le développement du F-35 de Lockheed Martin. Or, cet accord prévoit que les entreprises des pays partenaires se feront toutes concurrence pour obtenir des contrats en sous-traitance. Deuxième retrait Dans son annonce, vendredi, Airbus soutient que la nouvelle approche ne valorise pas suffisamment les engagements contraignants qu'elle était prête à offrir et qui constituaient l'un de ses principaux arguments. La ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Carla Qualtrough, a défendu à nouveau l'approche de son gouvernement dans ce dossier. Dans une déclaration écrite publiée après l'annonce du retrait d'Airbus, elle a estimé que cette nouvelle approche « assurera une participation maximale des fournisseurs ». « Notre gouvernement priorise les retombées économiques solides dans ce projet, a soutenu Mme Qualtrough. Nous sommes convaincus que cet investissement soutiendra la croissance de la main-d'œuvre canadienne hautement qualifiée dans les industries de l'aérospatiale et de la défense pour les décennies à venir et créera d'importantes retombées économiques et industrielles dans l'ensemble du pays. » Airbus devient la deuxième entreprise à retirer son chasseur de l'appel d'offres canadien, après le retrait du « Rafale » de la société française Dassault en novembre dernier. Il ne reste plus maintenant comme prétendants que le « F-35 » de Lockheed Martin, le « Super Hornet » de son concurrent américain Boeing et le « Gripen » du suédois Saab. Boeing et Saab ont déjà exprimé leurs préoccupations au sujet de la nouvelle politique en matière d'exigences industrielles, affirmant que ces changements ne profiteront pas aux contribuables et à l'industrie canadienne de l'aérospatiale et de la défense. Les entreprises devraient soumettre leurs offres l'hiver prochain et le contrat final doit être signé en 2022 ; le premier avion ne sera pas livré avant au moins 2025. Les gouvernements fédéraux successifs s'emploient à remplacer les CF-18 depuis plus de dix ans. Selon le porte-parole conservateur en matière de défense, James Bezan, le retrait d'Airbus prouve que le gouvernement libéral a mal géré tout ce dossier pendant son mandat — notamment en attendant quatre ans avant de lancer l'appel d'offres promis en campagne électorale en 2015. « Alors que d'autres pays ont choisi des avions de combat en moins de deux ans, le bilan du premier ministre Justin Trudeau en matière d'achats militaires en est un de retards et d'échecs », a estimé M. Bezan. Le gouvernement conservateur précédent avait annoncé en 2010 un plan pour acheter des F-35 de Lockheed Martin sans appel d'offres, mais il y a renoncé deux ans plus tard à la suite de préoccupations concernant les coûts et les capacités de ce chasseur furtif. https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/201908/30/01-5239279-airbus-se-retire-de-la-course-pour-remplacer-les-cf-18-canadiens.php

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