February 3, 2022 |
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DÉFENSE
Taxonomie : l'industrie de la défense redoute d'être stigmatisée
Avec un chiffre d'affaires s'élevant à près de 27 Md€, la filière française de la défense s'inquiète de la possibilité de ne pas être intégrée dans la taxonomie verte. Et les travaux préparatoires à la mise en place d'une seconde taxonomie dite « sociale » n'intègrent pas non plus cette industrie. « Nous nous interrogeons sur la façon dont les acteurs financiers interpréteront ces taxonomies et à son impact, avec des risques d'assèchement des financements vers la filière et des difficultés pour recruter », s'inquiète Guillaume Muesser, Directeur des Affaires Economiques et de Défense du GIFAS. Un risque qui est déjà une réalité. « Depuis deux ans (...), nos adhérents, issus de 17 pays européens nous alertent sur un mouvement en cours au sein des établissements financiers, de plus en plus nombreux à exclure la défense de la liste de leurs investissements », précise Jan Pie, secrétaire général de l'Association des industries européennes aérospatiales et défense (ASD). Sous pression d'ONG et de l'opinion publique, la Deutsche Bank a ainsi décidé d'exclure l'industrie de défense de ses investissements. « Nous sommes inquiets d'une exclusion qui se ferait sur des critères philosophiques, culturels voire idéologiques », affirme Pascal Bouchiat, directeur général finance de Thales. L'inquiétude grandit car le risque d'affaiblissement d'une des industries où l'Europe est encore au meilleur niveau mondial est réel. La filière européenne emploie plus de 462 000 salariés très qualifiés et réalise quelque 120 Md€ de ventes. « Sans défense, il n'y a pas de sécurité ni de souveraineté et donc pas de durabilité », résume Éric Béranger, président du comité défense au sein du Conseil des Industries de Défense Françaises (CIDEF) et patron du missilier MBDA.
Le Figaro du 3 février